Harfang

Harfang au Divan Orange | Envolée onirique

C’est dans le fameux Divan Orange que Harfang a trouvé refuge pour le lancement de son réussi premier album complet Laugh Away The Sun, paru le 20 janvier dernier. Après avoir exploré folk et rock sur leurs deux premiers EP, les Québécois passent au niveau supérieur en présentant au public montréalais un projet musical onirique. 


C’est dans l’agréable salle du Divan Orange, malheureusement en proie à des problèmes financiers, que le groupe Harfang a verni son premier album complet Laugh Away The Sun accompagné des talentueux De La Reine. Calibré pour une diffusion à l’international, le quintet de Québec a su conquérir très rapidement, par sa richesse musicale, un public montréalais venu nombreux pour un jour de semaine.

C’est par Kneel que la performance débute, une manière aussi de s’imprégner instantanément de l’univers musical travaillé du collectif québécois, qui rappelle sensiblement celui de Bon Iver par l’utilisation du vocoder. Parfois tintée d’une polyrythmie folk-rock renvoyant à leurs premières expériences musicales comme lorsque les notes de Wandering sont lancées, la majorité des sonorités électro déployées à travers la dizaine de titres joués invitent à l’évasion. Exactement comme sur la version studio, qui fût enregistrée loin de tout, dans un bois entouré de montagnes.

Un ressenti évoqué d’ailleurs dans une entrevue de janvier dernier dans nos colonnes où le collectif aurait « passé une partie de l’été dans une grange sur l’Ile d’Orléans, pour mieux se concentrer sur leur son » . Ainsi, c’est à travers la douce voix de Samuel Wagner que l’on navigue vers le cosmos, inatteignable aux premiers abords mais qui se rapproche de nous à mesure que les morceaux se poursuivent.

À la croisée des chemins de groupes tels que Sigur Ròs ou Alt-J, la venue d’Harfang s’avère un moment privilégié qu’il aurait été désolant de rater. Les envolées réverbérées de la guitare de David Boulet Tremblay sur Stockholm, couplées à la variété de sonorités de son acolyte à cordes Antoine Angers sur Lighthouse, font de ce spectacle une véritable expérience sensorielle. Et quand ce n’est pas la lourde basse jouée par Alexis Taillon-Pellerin qui fait frissonner les cages thoraciques comme avec Pleasure, c’est la délicatesse des rythmiques du batteur Mathieu Rompré dans notamment Fly Away qui prennent le relais.

Autant dire que les cinq musiciens s’avèrent être un excellent collectif qui se cale parfaitement sur chaque premiers temps, sur chaque variation de genres. Leur amitié dans la vie courante aide sûrement. Il n’empêche que quand l’osmose s’immisce entre le spectateur et la musique dévoilée par l’artiste, c’est qu’il y a peut-être quelque chose de bon à en tirer… Enfin, c’est peut-être aussi la marque de ceux qui réussiront un jour à percer.

Car oui, on se souvient que les petits locaux tels que Patrick Watson ou Half Moon Run sont devenus des grands, ici et ailleurs. Et qu’eux aussi ont fait aussi leurs débuts au fameux Divan. Alors à Harfang maintenant de ne pas s’asseoir sur leurs qualités pour conserver cette flamme créative qui les animent.

À (re)voir un peu partout au Québec prochainement :

4 février : St-Casimir (La Taverne)
11 février: Ste-Anne-des-Monts (Le Malbord)
12 février: Québec (Showcase RIDEAU)
17 février: Chicoutimi (Le Sous-Bois)
18 février: La Malbaie (L’Auberge de jeunesse de la Malbaie)
25 février: Sherbrooke (La Petite Boîte Noire)
5 mars: St-Hyacinthe (Le Zaricot)
8 avril: Baie-Comeau (L’Ouvre-Boîte Culturel)

Grille des chansons

  1. Kneel
  2. Lighthouse
  3. Wandering
  4. Grass
  5. Truth
  6. Flatline
  7. Obvious
  8. As You Sing
  9. Fly Away
  10. Stockholm
  11. Pleasure
  12. UFO
  13. Exposure

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