Francouvertes

Francouvertes 2013 – Première ronde | Cellos On Fire, D-Track, Dead Obies

18 février 2013 – Lion d’Or (Montréal)

L’ouverture des Francouvertes édition 2013 s’est déroulée sous le thème de la mixité musicale. Pas un seul combo guitare acoustique-harmonica n’a foulé les planches du Lion d’Or en ce 18 février. Non, on offrait plutôt au public un groupe de power metal aux ascendants classiques et deux formations hip-hop.

 

Cellos On Fire

Ce sont les jeunes virtuoses de Cellos On Fire qui eurent la tâche de casser la glace du concours-vitrine. Et ils étaient équipés pour en casser, de la glace, avec leur métal rapide gonflé aux violoncelles.

Photo par Catherine Rosa

Photo par Catherine Rosa

Les trois violoncellistes de la formation se sont assurés d’avoir l’attention du public dès le départ avec une introduction toute classique, laissant place à la puissance détenue par leur instrument. Interlude qui se transforme dans les quelques secondes suivantes en furie genre Children Of Bodom version francophone. Et c’est plutôt ce que servira Cellos On Fire pour le reste de leur performance.

Contrairement à ce qu’annonçait l’intro, le son « officiel » des violoncelles ne sera que très rarement présent au cours des pièces présentées, lesdits instruments étant la majeure partie du temps balancés à travers des pédales de distorsion. Si l’effet est sur papier tout à fait original, une fois sur le terrain, il est porteur du fléau suivant : un violoncelle connecté à une pédale de guitare, ça sonne exactement comme une guitare. Donc, malgré la forte image qu’imposent ses mastodontes à cordes, au final, le groupe n’en tire qu’un minimum.

Parce qu’outre cette particularité, Cellos On Fire offre un power metal assez générique. Solos, contes fantastico-épiques, et une chanson qui parle de feu (« Comme tout bon band métal », aux dires du claviériste).

 

D-Track

Puis vint le tour du rappeur/slameur originaire de l’Outaouais D-Track. Accompagné d’un batteur et de deux joueurs de synthés (et s’accompagnant lui-même d’un tiers synthétiseur), il est venu offrir la portion socialement engagée de la soirée.

Photo par Catherine Rosa

Photo par Catherine Rosa

La force de D-Track réside clairement dans ses textes. Grâce aux cahiers contenant les paroles que fournissent les Francouvertes, il était possible de le déduire, sans même avoir à lire une ligne. Simple : une seule de ses chansons contenait à peu près autant de mots que le cahier entier du groupe précédent. Mais la qualité importe plus que la quantité, et c’est le vaste vocabulaire du rappeur qui impressionnait le plus.

Ceci étant dit, le flow, élément primordial du hip-hop, était très souvent rudimentaire. Un mal qui venait aplatir des propos pourtant bien élaborés et montés.

Agréable surprise : quand D-Track se laissait aller à chanter. Une bonne voix reggae que l’artiste aurait tout avantage à exploiter.

 

Dead Obies

C’est la formation postrap Dead Obies qui mit fin à cette première soirée de qualifications, et tant qu’à le faire, ils l’ont fait gros.

Photo par Catherine Rosa

Photo par Catherine Rosa

Déjà, la présentation était soignée, ce qui n’est, bon, pas un attribut musical en soi, mais qui donne un sérieux plus, surtout lors d’une prestation qui doit être chronométrée comme dans le cadre des Francouvertes.

Un DJ au je-m’en-foutisme savamment étudié, 5 MCs aux tons et débits personnalisés (ce qui permet au spectateur de choisir SON préféré, phénomène créant d’ailleurs de virulents débats d’après-spectacle) et de l’énergie pour fournir Las Vegas en électricité, c’est ce que Dead Obies offre en entrant sur scène. Par contre, en se basant sur ce début où le groupe nous parle de souliers et de Sud sale (région administrative québécoise dont les frontières, ainsi que les types de faune et de flore, restent floues), il est difficile de prendre le groupe au sérieux. La tentation de le stigmatiser du syndrome d’Omnikrom est grande.

Mais en milieu de parcours, l’impression de farce se dissipe en partie. Merci à un passage A Cappela qui permet de bien saisir les paroles d’un verset aux allitérations multiples. Merci aussi à des interventions franchement articulées.

Le numéro s’est terminé sur un pastiche de pièce hardcore durant laquelle les membres hurlent tour à tour des perles du genre « ON A DES SKATES À FAIRE TIRER ». Pas très cérébral, mais c’est peut-être une des choses les plus divertissantes depuis Les Zigotos.

 

Verdict

Dead Obies fut couronné grand gagnant, alors que Cellos On Fire repartit avec la deuxième place, et D-Track avec la troisième.

 

Photos en vrac par Catherine Rosa:

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