Metz

Festival d’été de Québec – Jour 7 | Metz défonce tout!

Oh non, il n’y a pas que du rock rassembleur ou prudent au Festival d’été de Québec (FEQ). Ni un truc bien populaire qui s’appelle les Chain-quelque chose. Il y a aussi dans la sous-carte quelques valeurs sûres plus nichées. Après avoir programmé Car Seat Headrest un lundi soir contre la locomotive des Foo Fighters, l’équipe du FEQ a répliqué pour le mercredi soir avec le groupe torontois Metz.

Les bruyants Ontariens n’en étaient toutefois pas à leur première visite à l’Impérial dans le cadre du FEQ. Après avoir assuré une première partie et volé la vedette en 2015, Metz avait cette fois une belle heure à eux pour présenter le meilleur de leur trois albums parus sur le légendaire label Sub Pop. Oui, oui, le même qui a lancé le premier album de Nirvana.

Car voyez-vous, il est impossible de décrire Metz sans penser aux héros des années 90 en général. Leur noise rock est teinté d’un lourd fuzz, de delay malsains et d’une basse crasseuse. Sans parler du batteur qui martèle les tambours violemment comme un certain Dave Grohl dans un certain groupe plutôt populaire au début des années 90. Mais à ça, faut rajouter une couche d’accords dissonants. Le résultat est malsain et jouissif.

* Photo par Sébastien Dion.

C’est tout ça qui a été balancé au visage d’une foule appréciable pour un mercredi soir, sans aucune subtilité. Le groupe est en tournée depuis plusieurs mois pour leur 3e album et ça parait. Sans avoir l’air sur le pilote automatique — c’est même le contraire — le groupe est soudé et est une puissante machine à décibels. Dès les premiers instants de Mess of Wires en ouverture, les curieux en mode découverte qui n’avaient pas de bouchons (en effet: ouch) l’ont tout de suite regretté.

Photo par Sébastien Dion.

Pour les autres, un gros setlist sans réellement de temps morts qui a fait, sans surprise, une belle place aux plus récentes compositions de la troupe: Drainded Lake, Cellophane et Raw Material, entre autres. Cela dit, les musiciens se permettent quelques écarts et revoient certaines parties de leurs chansons pour les étirer et créer un malaise supplémentaire. Sans parler de répétition dignes de Swans, le tout rajoute à l’expérience qu’est Metz en concert.

Le groupe a aussi revisité les meilleurs moments de leur deux premiers albums avec l’excellente Acetate vers la fin du programme. Pour le classique premier album, une version expéditive et violente de Headache a permis encore une fois de voir à quel point Hayden Menzies est une force brute derrière son kit. Mais le moment fort reste peut-être la final avec Wet Blanket. Le chanteur et guitariste s’en donne à coeur joie pour une finale hallucinogène de basse crasseuse et de feedbacks qui semblaient provenir de 4 guitares différentes. Pas trop mal pour un trio.

Encore une fois, soulignons l’audace du FEQ d’inviter des artistes actuels et un peu plus dans la marge même s’ils ne remplissent pas nécessairement une salle en milieu de semaine. La performance de Metz a clairement touché un public avide d’un rock qui ne joue pas nécessairement à toutes les semaines dans la ville de Québec.

Parions que quelques mélomanes auront les oreilles maganées ce matin au bureau.

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