Shaolin Temple Defenders

Festival de Jazz: Entrevue avec Shaolin Temple Defenders

Le groupe funk soul de Bordeaux Shaolin Temple Defenders est de passage à Montréal dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal. Sors-tu.ca en a profité pour piquer un brin de jasette avec le charismatique chanteur de la troupe, Emmanuel Guérin-Ponjouanine (alias Lion of Bordeaux).

* Shaolin Temple Defenders sera en concert extérieur gratuit (Scène Bell) le mardi 28 juin 2011 à 22h, puis au Savoy du Métropolis les mercredi 29 et jeudi 30 juin, à 23h59, dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal.

 

Il s’agit de votre première prestation « officielle » à Montréal, 3 ans après avoir accompagné Martha High. Quel souvenir conserviez-vous de cette expérience au Festival de Jazz 2008?

Moi, en tant que chanteur, j’étais devant avec Martha et c’était une sensation absolument incroyable. C’était la première fois qu’on jouait devant autant de gens, en fait. Sur une grosse scène comme ça (sur la grande scène rue Ste-Catherine): c’était un moment inoubliable, fou, hallucinant.

On était super excités de revenir: c’est un super festival et la ville est vraiment accueillante. C’est bien de pouvoir représenter notre projet, notre musique cette fois, sur 3 soirs en plus.

Parle-moi de cette collaboration avec Martha High. C’est quelqu’un qui a côtoyé James Brown pendant plusieurs années. Quel impact cette collaboration (avec elle) a-t-elle eu sur votre carrière?

Elle a eu une influence surtout sur le plan scénique. Elle nous a apporté beaucoup de son expérience avec James Brown – elle a chanté avec lui pendant plus de 30 ans! – elle nous a enseigné vraiment l’art de la scène. Moi, en tant que chanteur, sans me donner de leçons directement, elle m’a appris comment gérer le public, comment parler aux gens et se comporter sur scène.

Pour le groupe aussi, ç’a été bénéfique parce qu’il fallait s’adapter à ses exigences: comment ajuster le son, repartir fort. Il y a eu une synergie très bénéfique.

Comme une forme de mentorat.

Elle a aussi beaucoup appris de nous, parce qu’elle n’avait jamais chanté seule, en « lead ». C’était donc comme une échange.

On ressent beaucoup, dans la musique funk, d’attachement au passé: James Brown, Sly & the Family Stone, Al Green. Même vous, votre nom (les « défenseurs du temple de Shaolin »), il y a quelque chose d’un peu nostalgie, de presque « conservateur ». Quel est votre rapport avec le passé, avec les racines du genre?

Ce sont nos influences majeures, c’est certain. On puise vraiment dans cette culture soul des années 1960 et 1970 pour créer notre son à nous. C’est vrai que dans notre musique, il y a une très forte saveur de ces années-là, de James Brown ou Otis Redding ou Stax. On essaie de composer, de faire morceaux qui seraient dans la même veine, mais avec notre vision actuelle des choses.

Le concept de « moines Shaolin », dans votre cas, c’est un peu un pied de nez à l’évolution effrénée de notre société?

Ouais, c’est exactement ça! C’est une façon aussi de se poser, de se dire que notre musique est ancrée dans notre société actuelle mais le côté organique de cette musique, c’est ce qu’on revendique, tout en essayant de se placer dans un schéma de culture actuel.

 

Existe-il encore de réelles influences modernes dans l’univers du soul et de la funk?

Bien sur! Je pense à Sharon Jones & the Dap Kings, que vous connaissez sans doute ici ou Lee Fields. Il faut dire que ce sont des artistes qui sont totalement « old school » dans leur démarche, dans leur approche de la musique. Et pourtant, ça sonne frais. C’est paradoxal, mais je trouve que ça sonne frais parce qu’on se rend compte que la soul musique, c’est quelque chose d’universel et qui est de plus en plus repris. C’est intemporel aussi, plusieurs artistes s’inspirent de ça. Même des artistes qui ne sont pas dans cette scène-là utilisent beaucoup d’éléments de la soul: dans la house, dans le trip-hop.

On ne vous connaît pas encore beaucoup ici au Québec, mais votre réputation laisse à croire que vous êtes des bêtes de scène. Comment décrirais-tu Shaolin Temple Defenders sur scène?

C’est une boule de feu, quoi!

Il y a une bonne mise en scène. Notre guitariste joue aussi le rôle de MC, qui me présente, qui fait une introduction à la James Brown! On fait quelque chose d’un peu théâtralisé. Il y a une énergie véhiculée quand on est ensemble. On est bien, on est à l’aise et on a envie de tout donner aux gens.

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