crédit photo: Vanessa Fortin
Popmolle

Entrevue avec Anne-Flore de Rochambeau | Se laisser emporter avec Popmolle

Popmolle, c’est une rencontre entre cinq artistes — Liliane Moussa, Simon Laroche, Marine Rixhon, Danny Perreault et Anne-Flore de Rochambeau — qui allient depuis des années danse, arts numériques et robotique. Sors-tu? a discuté avec Anne-Flore de Rochambeau pour en savoir plus sur le spectacle présenté du 14 au 16 juin prochain à l’Agora de la danse.

La thématique de l’environnement et de son influence est à l’origine de Popmolle, d’abord un laboratoire au sein duquel les artistes pouvaient explorer sous différents angles les relations qui nous unissent au monde extérieur. « On parle de la mollesse dans notre projet, mais c’est aussi pour qualifier qu’on est perméable par rapport à tout ce qui se passe autour de nous, » explique la danseuse et chorégraphe Anne-Flore de Rochambeau.

En effet, l’oeuvre joue avec l’expression d’un corps « mou » au sein de structures robotiques plus rigides qui rappellent le monde de plus en plus automatisé dans lequel on vit et les relations qu’on entretient avec les machines.

Il y a tout un dialogue entre ces machines-là et les corps dansants qui sont dans l’espace. On essaie de voir comment l’un influence l’autre, [comment] l’un contraint l’autre.

Tout au long de la pièce, on retrouve souvent des élastiques qui relient les structures entre elles et qui schématisent ces liens qu’on forme avec les machines. Si les élastiques comportent eux aussi une certaine mollesse, « il y a une certaine répondance quand les danseuses vont dessus, s’appuient dessus : des fois ça les retient, des fois ça les pousse ».

Photo par Vanessa Fortin.

En plus d’influencer la construction du mouvement et de l’espace, ils représentent parfois des barrières contre lesquelles lutter et parfois, à l’inverse, des supports réconfortants sur lesquels on peut s’appuyer. Même chose pour les structures robotiques, souvent personnifiées dans Popmolle : « On a un petit côté absurde dans le spectacle quand on va un peu plus jouer avec la relation, dit Anne-Flore de Rochambeau. Il y a une section un peu plus romantique où on crée presque une petite histoire d’amour entre une des performeuses et un des robots. »

En plus de cet instant plus « romantique », le spectacle met de l’avant plusieurs fragments passant d’un univers festif à un autre plus méditatif. Le décor et les éclairages changeants servent de portail pour passer d’une section à l’autre, mais également la trame sonore, qui « va parfois prendre une majeure, mais parfois elle va venir enrober et appuyer l’atmosphère ». Comme tous les éléments de la production, elle va tantôt contraster les actions, parfois les appuyer.

Photo par Vanessa Fortin.

Se laisser emporter

Popmolle rejoint une large palette de goûts avec des moments plus cocasses et fictifs, et d’autres plus abstraits. Anne-Flore de Rochambeau ne pense pas qu’il n’y ait qu’une seule lecture légitime de l’oeuvre : « Avec nos différents univers, ce n’est pas tout le monde qui va accrocher sur les mêmes tableaux, qui va retenir les mêmes tableaux. »

D’ailleurs, l’interprète et chorégraphe invite les néophytes qui approcheraient pour la première fois la danse contemporaine, et en particulier Popmolle, de se laisser emporter par l’expérience sans trop se poser de questions. « Il y a quelque chose de quand même un peu immersif dans Popmolle. Il ne faut vraiment pas hésiter à partir dans ce voyage-là et ne pas avoir peur de comprendre ou de ne pas comprendre. »

Photo par Robin Pineda Gould.

L’artiste compare les différents segments de la pièce à des petites bulles dans un menu. Certaines nous parlent plus que d’autres et il est intéressant de constater comment elles existent entre elles.

« Je dirais de prendre [Popmolle] comme un petit voyage avec différents paysages qui vont passer, termine-t-elle. [Je vous invite à] voir ce qu’ils génèrent à l’intérieur. »

Popmolle sera présenté du 14 au 16 juin 2023 à l’Agora de la danse. Détails et billets par ici.


* Cet article a été produit en collaboration avec Agora de la danse.

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