Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec
One Night Only au Premier Acte | Respirer, douter, exister
Chez Premier Acte, il n’y avait pas de scène au sens classique du terme. Juste un sol nu, habillé de gros blocs blancs aux formes différentes. Un espace pur où tout pouvait basculer. Là, une jeune femme attendait déjà, seule. Son regard oscillait entre la douceur et la concentration. Elle saluait chaque spectateur qui entrait dans la salle, sereine, présente, ancrée. Puis, après avoir accueilli tout le monde, elle a pris la parole pour introduire la représentation. La nervosité s’est alors emparée d’elle : ses mains se cherchaient, ses mots trébuchaient, sa voix tremblait. D’une sincérité désarmante, elle a remercié, prévenu, annoncé : il y aura un coup de feu, il y aura de la douleur, il y aura peut-être du malaise. Le ton était donné. One Night Only, création du collectif COMPLOT, se présente comme un solo théâtral éclaté, un cabaret à l’humour noir où la légèreté se frotte à l’indicible. Là où la mort côtoie le rire. Là où les mots servent à survivre un peu plus longtemps.
En Images I Chants Libres présente Fantôme de Roy à l’Église Sacré-Coeur-de-Jésus
Ce 23 octobre se déroulait la première montréalaise de Fantôme de Roy, un opéra interdisciplinaire à la croisée du théâtre musical, de la poésie historique et de la performance visuelle. Projet de création ancré dans la communauté, cette œuvre impliquait la participation d’artistes citoyens de tous les âges, de toutes les cultures et de tous les milieux, qui donnent corps et prêtent leurs voix à cette célèbre colère du roi Henri II Plantagenêt qui mène au meurtre de son ami l’archevêque Saint Thomas Becket le 29 décembre 1170. Notre photographe Pierre Langlois s’y trouvait. Retour en photos sur l’événement.
Corps fantômes chez Duceppe | Le théâtre comme essentiel lieu de mémoire
Sur la scène du Duceppe, Corps fantômes déploie une fresque théâtrale de trois heures, trois heures qui filent sans qu’on les voie passer. Fictive dans sa forme, cette œuvre chorale inspirée de faits réels s’appuie sur une documentation rigoureuse pour exhumer un pan de notre histoire collective trop longtemps ignoré : celui des violences policières et des crimes haineux perpétrés contre la communauté LGBTQ+ montréalaise des années 1990. Une pièce magistrale qui rappelle que les droits acquis ne sont jamais garantis, et que le théâtre peut être un lieu de mémoire active, de justice poétique, et de transmission.
Michelin | La tendresse du réel à nu à L’Anglicane
Critique du spectacle Michelin de Michel-Maxime Legault, mis en scène sensible de Marie-Thérèse Fortin, présenté un peu partout au Québec ces prochains mois.
Les Açores de la Trâlée | Le vertige d’exister
Au théâtre Périscope, la scène transformée en nef d’église devient le lieu d’un exorcisme intime. Sous la mise en scène sobre et magnifiquement maîtrisée de Lorraine Côté, Les Açores de la Trâlée déploie le voyage intérieur d’une femme qui cherche à se comprendre à travers les blessures, les amours écorchés et les mots laissés en héritage. Une pièce portée par une seule comédienne, mais dont l’intensité emplit tout l’espace, jusqu’à nous bousculer, parfois trop littéralement.
Dracula, comédie des horreurs à la TOHU | Drôlement sexy
C’est un spectacle léger et amusant, au croisement du Mystère d’Irma Vep et du Rocky Horror Picture Show, avec plusieurs belles trouvailles divertissantes.
La vie est une fête au Diamant | Quand la folie devient miroir
Il est des soirs où le théâtre déborde des murs, où les conventions s’effritent et où les spectateurs deviennent partie prenante d’une expérience collective. Présentée trois soirs seulement au Diamant, La vie est une fête, création de la troupe française Les chiens de Navarre, s’inscrit dans cette lignée. Plus qu’un simple spectacle, elle déploie une suite de tableaux aussi absurdes que corrosifs, où l’humour noir flirte avec la provocation crue et où la satire politique se mêle aux névroses contemporaines.
FIL 2025 | Juste vide ton cœur : une ode à la transidentité
Acadie, mort, transition de genre : des sujets portés d’émotions que Xénia Gould a transporté sur les planches de l’Usine C à Montréal, jeudi soir, et qu’elle reproduira lors des deux prochains soirs. À l’occasion de la pièce de théâtre Juste vide ton cœur, l’artiste à l’accent acadien a fait vibrer la foule en traitant de ces thématiques qui lui sont chères.
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