Critique | Mehdi Cayenne Club à la Place des Arts

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Avec sa mine endimanchée et son enthousiasme débordant, le sympathique Mehdi Hamdad donnait tout un show vendredi soir, au devant de son Mehdi Cayenne Club, trio complété par le claviériste François Gravel et le batteur Olivier Bernatchez, tous deux plus discrets que Mehdi mais combien efficaces.

Tout un personnage ce Mehdi. Il a visiblement vu Jagger et Bowie danser, aussi peut-être étudié l’étrange présence scénique d’un jeune Tom Waits, et s’est dit : « pourquoi pas y mettre un peu de Leloup ? »   Pendant 90 minutes, il se tortille comme un homme possédé, multipliant les grimaces presque slapstick et les pas de danse absurdes qui n’ont d’égal que les notes parfois hors-gamme de son jeu de guitare échevelé.

Ça rend les chansons plus spéciales encore qu’elles le sont sur disque. Ces petites touches déglinguées donnent de la gueule à ses chansons pop-rock, et désamorcent sa poésie habile, mais parfois un peu lourde, si l’on avait que ça.

 
Série Découvertes des Week-ends de la Chanson Québécor

Le contexte était parfait pour s’éclater avec Mehdi. La Salle Claude-Léveillé est un petit lieu sympathique d’un peu plus de 100 places assises, dans un recoin de la Place des Arts, où les spectateurs sont disposés en demi-cercle autour (et à proximité) de la petite scène.  La sono et les éclairages demeurent intimes, mais de calibre plus professionnel qu’à un Divan Orange, ‘mettons.

C’est un peu ça l’idée derrière cette série nommée « Week-ends de la chanson Québécor / Série Découvertes » : permettre à des artistes en développement de se produire dans un contexte professionnel, sans avoir à vendre 500 billets. L’expérience est aussi avantageuse pour le spectateur que l’artiste, puisqu’on y vit un spectacle plus intime, mais complet. Un contexte moins « party de bar » et plus axé sur l’art qu’on nous présente.

Pour en revenir au Mehdi Cayenne Club, ça gagne en assurance d’une prestation à l’autre, en direction d’un troisième album qui devrait sortir en 2015, et qui pourrait très bien faire décoller le projet une fois pour toute. Le groupe en provenance d’Ottawa – mais maintenant solidement ancré sur Montréal – roule sa bosse depuis plusieurs années et compte 2 albums à son actif : Luminata en 2011, et Na Na Boo Boo en 2013.

Quelques nouveaux titres ont été présentés, notamment Les Heures impossibles et Ta Solitude, deux solides pièces qui ne laissent pas indifférents. Pour le reste, des « classiques » dont Téléphone jauneFug DatL’Art pour l’art, la joliment naïve Chacun son arc-en-ciel et la mordante O Canada, reprise une deuxième fois au rappel. Le tout entrecoupé d’interventions comiques et/ou poétiques, dans une mise en scène bien préparée, mais où on avait pris soin de laisser de l’espace à l’esprit vif du leader du groupe.

Belle soirée, en somme. On ne s’ennuie jamais avec cette bande-là.

* À (re)voir en plateau double avec Philippe Brach à la Maison de la culture Maisonneuve, le vendredi 13 février 2015, dans le cadre de la série Révèle la relève. 

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