M.I.A.

Critique | M.I.A. – Matangi

M.I.A. - Matangi M.I.A. Matangi

« Matangi est finalement arrivé, merci à tous de célébrer avec moi », a écrit mardi matin M.I.A. sur sa page Facebook. Oui, finalement. Parce que tout n’a pas été rose avec Interscope, qui a retardé sa sortie. Après des menaces de faire couler elle-même le contenu de son album, elle peut enfin célébrer sa sortie faite dans les règles de l’art. Tout comme ses admirateurs peuvent célébrer le lancement d’un effort particulièrement solide, après un succès plutôt mitigé avec son prédécesseur MAYA.

Pour MAYA, M.I.A. s’était lancée dans les sonorités techno/électro puissantes, voire agressantes à l’oreille. Avec Matangi, elle arrive à mieux combiner les rythmes qui ont fait sa marque de commerce avec Arular et Kala, soit ceux de musique du monde et de hip-hop, avec les éléments électro. Musicalement parlant, beaucoup moins agressant et plus équilibré.

Côté textuel, on la sent un peu moins engagée et dénonciatrice. Sa rupture survenue en 2012 semble avoir inspiré quelques chansons (Come Walk With Me, Only 1 U et Know It Ain’t Right), alors que sur Y.A.L.A. (You Always Live Again) elle se moque du sigle Y.O.L.O. (You Only Live Once) popularisé par le rappeur canadien Drake. « Si on ne vit qu’une seule fois, pourquoi n’arrêtons-nous pas de faire les mêmes conneries? », se demande-t-elle à la fin de la pièce.

Elle fait référence à Drake une fois de plus sur la chanson titre Matangi, où elle s’exclame « On est partis de rien, mais Drake reçoit tout le crédit (We started from the bottom, but Drake gets all the credit) ».

M.I.A. fait appel à un autre rappeur canadien, The Weeknd, dans le cadre d’Exodus, au milieu de la grille de chansons, et de Sexodus, la suite, pour clore le disque. Il faut être des plus vigilants pour s’en apercevoir… On entend à peine le Canadien en bruit de fond sur la trame de Lonely Star.

Ce sont d’ailleurs là deux extraits particulièrement réussis sur cette nouveauté. Bring The Noize, Bad Girls et Y.A.L.A. sortent aussi du lot, chacune dégageant une « vibe » totalement différente l’une de l’autre.

Avec Matangi, la chanteuse aux racines sri lankaises nous fait parcourir tout un amalgame de cultures. Elle nous fait voyager à travers des rythmes à saveur tantôt jamaïcaine (Double Bubble Trouble), tantôt arabique (Bad Girls), tantôt purement électro (Bring The Noize). Elle offre un album qui la représente bien, aussi colorée soit-elle.

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