Avec pas d'casque

Critique concert: Avec pas d’casque au Cabaret Mile-End

Jeudi 22 mars 2012 – Cabaret Mile-End (Montréal)

Stéphane Lafleur et ses comparses du groupe Avec pas d’casque présentaient hier soir les chansons toutes fraîches du troisième album du groupe, Astronomie, ainsi que quelques « classiques » devant une foule touffue réunie au Cabaret Mile-End

Il fallait jouer du coude pour se tailler une place dans la marre de fans d’Avec pas d’casque hier soir.  La température extérieure qui battait des records n’arrivait pas à la cheville de la chaleur humaine à l’intérieur de la salle du quartier branché de Montréal.

Stéphane Lafleur d'Avec pas d'casque. Photo par Renaud Sakelaris.

Visiblement nerveux et possiblement intimidé par ce déferlement d’amour envers sa poésie, Stéphane Lafleur avait du tremolo dans le voix, et pas seulement celui qui esthétise son chant d’ordinaire.

Ce petit manque d’assurance, qui se transposait moins dans l’interprétation de ses collègues musiciens, a duré le temps de présenter les 4 premiers titres du nouvel album, dans l’ordre: les douces et jolies Intuition #1 et Défrichage, l’entraînante La journée qui s’en vient est flambant neuve et l’envoûtante Apprivoiser les avions.

La prestation a pris son air d’aller lorsque Lafleur et sa bande ont retrouvé leurs vieilles pantoufles. La première partie du nouveau disque interprétée, Avec pas d’casque a enchaîné avec un bloc de titres tirés des deux premiers, soit Apaiser le singe, Flammes de feu, La pire journée au monde et Dans la nature.

La foule était visiblement constituée d’initiés, qui fredonnaient certains passages de chansons pourtant peu connues. Dans cette atmosphère de grand-messe, le country-folk d’Avec pas d’casque résonnait comme du nouveau Plume, alors que Stéphane Lafleur menait le bal de cette poésie distinguée avec sa charmante timidité et sa vulnérabilité désarmante, comme un Bon Iver keb, moins raffiné et résolument plus country.

Photo par Renaud Sakelaris

Comme d’habitude, des diapositives vieilles et kitsch étaient projetées sur un écran derrière la scène peuplée de musiciens pas très mobiles. Ils étaient plus nombreux qu’à l’accoutumée, Maxime Veilleux prêtant main forte à la basse et au vibraphone (notamment pour la sublime Deux Colleys), alors que Benoit Paradis était  l’assassin l’homme qui jouait du trombone. Chics ajouts, qui s’agençaient à merveille avec les gazous.

La soirée s’est terminée en beauté avec l’interprétation intense (mais approximative) du désormais classique L’Amour passe à travers le linge, avant un rappel marqué par la jolie Apprentie guerrière que Stéphane Lafleur avait écrite pour Fanny Bloom et qui figure au premier album de celle-ci. Présente aux premières loges comme une groupie assumée, la chanteuse a bondi sur scène pour étreindre Lafleur dans un moment de spontanéité émouvant.

Avec un album aussi solide que Astronomie – assurément un sérieux candidat au titre de meilleur album québécois de l’année – Avec pas d’casque se devra de proposer un spectacle un peu mieux rodé et livré avec plus d’assurance pour faire honneur à celui-ci. Mais le concert-lancement d’hier soir était ce qu’il devait être: un moment de célébration avec les fans de la première heure, riche en émotion et vibrant d’authenticité.

Pour le reste, le temps arrangera les choses.

Photos en vrac
(par Renaud Sakelaris)


Grille de chansons
Intuition #1
Défrichage
La journée qui s’en vient est flambant neuve
Apprivoiser les avions
Apaiser le singe
Flammes de feu
La pire journée au monde
Dans la nature
Talent
Deux colleys
En attendant que ça paye
Deux doigts pris au fond de la gorge/Dans les bras de la femme bionique
Si on change les équipes ce n’est plus une revanche
Veiller le feu
L’amour passe à travers le linge

Rappel
Apprentie guerrière
L’éclaircie de Pauline
Les oiseaux faussent aussi

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