Critique album | The Skinny – The Skinny Pill

 - The Skinny Pill The Skinny Pill

La scène ska montréalaise est définitivement toujours bien présente ! Après avoir diffusé un premier EP l’an passé qui fit le tour des radios étudiantes et de certaines stations sur internet, les jeunes musiciens de The Skinny sortent enfin leur premier album : The Skinny Pill. Influencés par des personnalités aussi diverses que The Wailers, Ottis Redding, Gregory Isaac, ou encore Al Green, les quatre compères dévoilent une atmosphère musicale ska teintée de sonorités soul, reggae, et même blues. L’ensemble est jovial, dansant ; l’alchimie prend parfaitement !

Avec cet album, The Skinny ouvre une nouvelle page à la scène ska québécoise. À la manière de leurs homologues The Fundamentals ou encore Danny Rebel and the KGB, ils nous offrent 12 titres relativement simples et courts. Mais c’est ce qui fait toute l’efficacité de ce premier opus.

Ainsi, les « Reggae Pharmacists » comme ils aiment à se nommer, présentent d’abord des rythmiques ska très soutenues, comme sur Killing Time ou Bangin’, qui mettent également en avant des refrains accessibles et sans détour. The Skinny joue régulièrement sur des doublements de tempo, propre au style, et corroborent ainsi une ambiance très festive. Lie to Me pousse cette composante à son paroxysme et expose un tempo endiablé sur un mix ska-punk. On a très vite envie de s’agiter furieusement sur ces mesures bouillantes qui dévoilent une véritable ardeur musicale dans le jeu de The Skinny.

Mais les quatre Montréalais ne s’arrêtent pas là. Nous ne sommes pas surpris à l’inverse de retrouver des morceaux plus lents et mélodieux, qui vont emprunter aux sonorités des grands de la soul, comme Marvin Gaye ou Wilson Pickett. Then There’s You and I est une balade sur fond de cuivres aguichants et d’une guitare au son très clair, dont les résonances nous évoquent très vite l’atmosphère de cette époque. Les membres de The Skinny nous montrent qu’ils ont su mixer intelligemment le panel d’artistes qui les ont influencés. Ainsi, on retrouve aussi des rythmiques plus lourdes aux accents reggae (Take Half, Play it Over), appuyées par des chœurs et une voix dont les intonations ne sont pas sans rappeler l’incontournable Peter Tosh sur certains passages.
L’ajout de cuivres ou de cloches à la batterie sur certains morceaux nous ramène également à une ambiance plus roots, que l’on a toujours retrouvé dans la majorité des groupes de ska.

En définitive, The Skinny Pill est une première production très encourageante pour les quatre jeunes musiciens québécois. L’album est un croisement efficace entre des tempos lents, articulés autour de rythmes reggae et d’une musicalité plus soul, ainsi que des grooves ska effrénés, affermis par un jeu entrainant, vif et sans prétention, à la guitare et au clavier.

Pour célébrer la sortie de leur album, les « Reggae Pharmacists » administreront une bonne dose de bonne humeur le 13 février prochain au Petit Campus à Montréal !

 

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