Iron & Wine

Critique album | Iron & Wine – Ghost on Ghost

Iron & Wine - Ghost on Ghost Iron & Wine Ghost on Ghost

Bien malaisée serait la personne à qui l’on demanderait de décrire en quelques mots la musique d’Iron & Wine. Depuis le premier album en 2002, la formation – qui est en réalité un véhicule pour l’auteur-compositeur-interprète Samuel Beam, qui s’entoure de musiciens différents au gré des albums et des tournées – n’a eu de cesse d’évoluer au plan sonore, passant d’un folk lo-fi enregistré dans un salon à un travail riche en studio.

Une musique qui, sur le nouvel album Ghost on Ghost, est tapissée de sonorités d’influences diverses.

Le dénominateur commun des cinq albums d’Iron & Wine est la voix de Beam, douce et apaisante. C’est cet élément familier que l’on retrouve chaque fois avec bonheur à l’écoute d’un nouveau disque de la formation. Sinon, pour le reste, on a toujours un petit soupçon d’appréhension, qui n’est jamais vraiment justifié.

Sur Kiss Each Other Clean en 2011, Samuel Beam a cherché à recréer le son des albums qui ont marqué son enfance dans les années 1970. Et le nouvel album est l’évolution naturelle de cette approche, à la différence qu’il y introduit un élément nouveau : le jazz.

Ce n’est pas très marqué, si bien que ça s’ajoute à l’ensemble de manière plutôt organique, voire surprenante. On retrouve des chœurs, des guitares acoustiques, de l’orgue, de l’écho dans les voix, et quelques moments imprévisibles où les musiciens se lancent dans un jeu jazzé (particulièrement sur Caught in the Briars).

Les cuivres sont plus présents que jamais (on devinait leur présence sur l’album précédent sans trop les sentir), et rehaussent agréablement les chansons (Low Light Buddy of Mine, Singers and the Endless Song).

 

La voix de Beam

La force de Beam a toujours été au niveau des compositions. Ses ballades sont poignantes, empreintes de nostalgie, des airs sur lesquels il dévoile sa vulnérabilité sans pudeur. La prise de son experte et le mixage mettent de l’avant sa voix particulière qui est la marque de commerce d’Iron & Wine, se situant quelque part entre le folk et la musique soul.

Et l’utilisation des chœurs est judicieuse et sert bien les compositions, comme en témoigne la jolie Sundown (Back at the Briars), qui fait penser au travail du groupe a cappella des années 1980 Flying Pickets.

Même s’il semble s’éterniser un peu vers la fin (malgré, en fait, sa courte durée), Ghost on Ghost est un album intéressant, inventif et touchant qui mérite qu’on s’y attarde.

Il n’y a rien de véritablement accrocheur à la première écoute, mais avec persévérance on finit par goûter aux charmes de ces compositions. Un disque tout en douceur qui s’accorde bien aux tons chauds du printemps.

Vos commentaires