Critique album: Ani DiFranco – Which Side Are You On?

La chanteuse engagée et musicienne folk culte Ani DiFranco rapplique avec son 17e album studio en carrière, intitulé Which Side Are You On?.  Comme son titre en fait foi, ce nouveau disque revendique, questionne et dénonce sans détour comme DiFranco sait si bien le faire, mais regorge aussi de jolis moments plus cléments.

La formule est toujours sensiblement la même: un jeu de guitare acoustique percussif et habile, des arrangements simples livrés avec doigté et cette voix qui dépose doucement ou martèle avec aplomb les propos tantôt virulents, tantôt philosophiques, mais toujours articulés de l’irréductible militante.

Le contenu politique est toujours au coeur de l’oeuvre de Ani DiFranco, notamment avec Amendment (où la chanteuse souligne même une comparaison entre les droits de la femme au Canada et chez elle, au sud de la frontière),  J (dont le ton mélodique détonne d’avec le propos ) et la chanson titre. Joli clin d’oeil, d’ailleurs, que de confier le banjo à Pete Seeger pour cette dernière, lui qui avait popularisé la vieille chanson de protestation de Florence Reece à laquelle l’album (et la pièce) de DiFranco fait référence.

Mais il n’y a pas que le pouvoir et la chose publique qui inspirent des réflexions assassines ou bien tournées à Ani DiFranco. Elle peut aussi bien dénoncer l’inaction du gouvernement qu’explorer la misère d’une prostituée sans-abri (Life Boat) et l’inaction de la vie moderne (Splinters, Zoo), poser un regard rafraîchissant sur le mariage (la jolie Albacore) et le réconfort de la vie à deux  (paisible Hearse) ou même y aller de quelques leçons de vie (l’excellente Promiscuity et If Yr Not).

Which Side Are You On? ne propose donc rien de très dépaysant pour les adeptes de DiFranco, mais poursuit plutôt dans sa longue lignée de bons albums loquaces et musicalement efficaces, à défaut de surprendre.