Critique album | Alkaline Trio – My Shame Is True

Le groupe Alkaline Trio est de retour avec My Shame is True, son neuvième album studio et deuxième avec l’étiquette Epitaph. Cette fois-ci, ils ont confié la production à un certain Bill Stevenson, mieux connu comme celui se retrouvant derrière la batterie des Descendents. Recette miracle pour un album efficace ?

Évidemment, un producteur ne peut tout de même pas écrire les pièces, mais il peut très certainement guider un groupe à retrouver un son ou se diriger vers quelque chose que les fans apprécieront grandement.

Selon plusieurs, les derniers albums du groupe semblaient un peu confus. Agony and Irony (2008) et Crimson (2005) baignaient dans une recherche d’un son qui collait un peu moins bien au groupe, tandis que This Addiction (2010) est un certain retour aux sources les ramenant tranquillement sur la route de la qualité des Good Mourning (2003) ou encore From Here To Infirmary (2001).

Le tout démarre en trombe avec She Lied to the FBI ainsi que I Wanna Be a Warhol qui nous présentent de croustillantes guitares jumelées à des mélodies très accrocheuses.

Il s’agit exactement du genre de pièces qui nous rappellent le grand talent du trio de Chicago. Matt Skiba semble être revenu à son meilleur après quelques moments plus difficiles dans sa vie privée. Sa voix est puissante et dégage une énergie dont on s’ennuyait quelque peu.

Deux chanteurs principaux

Ce qui a toujours fait la renommée du groupe – ou, pour certains, une constante remise en question – c’est le partage du chant principal entre Matt Skiba et Dan Andriano. Certains ont leur petit préféré et aimeraient en voir un prendre les devants plus souvent. Mais cette distinction fait que le groupe se démarque des autres et apporte une fraîcheur que plusieurs envieraient. Alors pourquoi en faire tout un plat?

Les deux possèdent tous les atouts pour se retrouver aux devants et il serait dommage de s’en passer. Les pièces de Dan sur My Shame is True, malgré le fait qu’elles se retrouvent en moins grande quantité que celles de Skiba, sont livrées avec aplomb.

I, Pessimist est sans aucun doute un hymne punk rock qui plaira aux fans. Dan échange ici le micro avec nul autre que Tim McIlrath de Rise Against, donnant ainsi à cette pièce un cachet unique. Par la suite, Dan continue en offrant la très intimiste Only Love ainsi que I’m Only Here to Dissapoint. Bien joué !

Il est plaisant de voir que la formation a su surmonter ses problèmes personnels et que ses membres sont en mesure de s’amuser de nouveau en composant de la musique. Ça transparaît plus que jamais avec My Shame Is True et ce sont les fans qui en profiteront avec un opus qui trouvera une place de choix dans la discographie du groupe.