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Ariane Roy

Ariane Roy au National | Spécial (spicial), rock et savoureux

Quand Ariane Roy dit « show spicial », il n’y a aucun doute, ça veut vraiment dire « show spicial ». Elle nomme de la sorte le spectacle qu’elle donnera au Pantoum de Québec le 24 novembre et celui qu’elle a livré au National le vendredi 21 octobre, auquel on a — heureusement — assisté.

« Je veux vraiment que ça soit un spectacle unique », a-t-elle partagé à Sors-tu? quelques jours avant de monter sur scène à Montréal. Unique lorsque comparé à tous ceux qu’elle donne présentement au Québec, dans le cadre de sa plus grosse tournée à présent. Il faut dire que cela fait seulement quelques années que l’autrice-compositrice-interprète gracie les scènes de la province de ses performances.

Cela n’empêche pas les bonnes nouvelles de pleuvoir. Après avoir atteint les finales des Francouvertes en 2020, Radio-Canada l’a couronnée Révélation de l’année 2021-2022 et les nominations se succèdent depuis (ADISQ, GAMIQ). Bien que la jeune artiste soit reconnaissante de cette attention portée à sa musique, elle essaie de la reléguer au second plan. Vous pouvez vous imaginer que ce qui occupe le premier plan, c’est la musique « à son état brut », exprime-t-elle. Et lorsqu’on pense à la musique pop alternative d’Ariane Roy à son état brut, on pense au National vendredi soir.

Soir de fête

La scénographie visible dès la levée théâtrale du rideau donne le ton au « show spicial ». Un énorme lustre scintillant surveille Ariane et ses cinq musiciens et musicienne (Odile Marmet-Rochefort, Raphaël Laliberté, Dominique Plante, P-E Beaudoin et Vincent Gagnon). La chanteuse est vêtue d’un fabuleux ensemble blanc et de bottes à plateformes qui lui donnent un air de rocker intouchable. Les éclairages multicolores se font allègrement aller et contribuent à l’euphorie déjà palpable de la salle.

Photo : @villedepluie

Comme l’artiste nous l’a appris avant le spectacle, il est fréquent que des adeptes de sa musique lui communiquent leur étonnement après ses performances. « Les gens trouvent que je suis plus smooth sur mon album et plus rock sur scène », explique-t-elle. C’est probablement dû en partie à la façon dont elle allonge et rend plus énergiques ses pièces sur scène, une habitude qu’on remarque dès Banc de parc. Ce morceau tiré de son EP Avalanche (n.f.) n’est pas des plus électrisants, et pourtant! La formation réussit à l’étirer et à lui donner une seconde vie. « J’aime beaucoup revoir mes anciennes tounes », nous a-t-elle confié. Au grand plaisir du public.

Une nouvelle compo… et un nouvel instrument!

Un des moments forts de la soirée est l’arrivée de nul autre que Valence, artiste lui aussi originaire de Québec et qui a gagné la 24e édition des Francouvertes… contre Ariane Roy. Les deux amis ont interprété une nouvelle composition au son léger et joyeux malgré qu’elle porte sur un thème chargé : la perte de Charlie, un chien. D’autres apparitions surprise ont ponctué la soirée, comme des mascottes de gorilles ou le claviériste Vincent Gagnon à la harpe laser pendant Le ciel est en place. Vous avez bien lu « harpe laser », un instrument de musique électronique contrôlé par les mains qui traversent des faisceaux laser. Farfelu, mais atrocement efficace.

Photo : @villedepluie

En entrevue, Ariane Roy nous raconte un moment en spectacle où une spectatrice en marchette s’est levée pour danser pendant Kundah, pièce la plus dansante de son album medium plaisir. « Elle était dans une genre de septième dimension, c’était incroyable », s’esclaffe-t-elle. On n’a pas vu de dame en marchette danser au National, mais s’il y en avait eu une, ça ne nous aurait pas étonnés. C’est le genre de chose que crée la musique d’Ariane Roy.

Heureux complément

L’artiste a laissé la place à Rau Ze en première partie, groupe gagnant de la dernière édition des Francouvertes. Trois des cinq membres de la formation y étaient pour interpréter une partie de leur répertoire, encore disponible nulle part d’ailleurs. L’accueil de la foule était pourtant enthousiaste et chaleureux, à la surprise apparente de Rose Perron (voix).

On a eu droit à la continuité de sa présence sympathique en fin de spectacle alors qu’elle est revenue sur scène pour interpréter Fille à porter avec Ariane Roy. « Elle est pas gênée d’exister », avait illustré cette dernière en discutant avec Sors-tu?. On comprend cette affirmation en voyant Rose sur scène, lieu qui semble être fait pour elle. Nul doute, c’est un excellent choix de complément à un spectacle déjà garant de succès.

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