Critique album | Belle & Sebastian – The Third Eye Centre

Prolifique tout en assurant une qualité constante depuis 1996, Belle & Sebastian est une des rares valeurs sûres dans le domaine de l’indie-pop, traversant gracieusement des années 1990 à la deuxième décennie du nouveau millénaire en suivant une progression admirable. Mais la formation écossaise étire-t-elle trop la sauce avec cette deuxième compilation de pièces inédites et de « retailles d’albums » ?  Un peu, malheureusement…

L’exercice avait pourtant porté fruit en 2005, avec l’excellent Push Barman to Open Old Wounds. L’étonnante cohérence de ce bouquet de B-sides était telle que certains fans n’ont jamais vraiment réalisé qu’il ne s’agissait pas vraiment d’un nouvel album studio. Old Wounds mérite sa place parmi les excellents Write About Love (2010), Dear Catastrophe Waitress (2003) et autres If You’re Feeling Sinister (1996), qui ont tourné maintes et maintes fois dans les lecteurs CD des fans.

Avec The Third Eye Centre, B&S ne répète toutefois pas cet exploit et tombe plutôt dans les pièges prévisibles de cet exercice : une trop grande variété de chansons, explorant des genres musicaux incompatibles, sans fil conducteur ni réelle intention artistique commune. Du coq-à-l’âne musical, quoi.

Il faut dire qu’à 19 titres, c’était à prévoir. Et quand on pense que la moitié d’entre elles ne sont pas chantées par la voix principale du groupe – celle de Stuart Murdoch – ça sent d’autant plus le remplissage.

Séparément, certains titres en valent la peine : Long Black Scarf est jolie, le remix de I’m Cuckoo par Avalanches n’est pas sans charme et Mr Richard et The Life Pursuit sont amusantes. Mais de la bossa nova aux remix électro en passant par des chansonnettes qui n’ont pas fait le tri des albums, il y a beaucoup trop de chansons qui paraissent faibles en comparaison.

En attendant un tout nouvel album de matériel original (Write About Love remonte à 2010, tout de même), ça devrait aider à faire patienter les fans. Mais Belle & Sebastian est capable de bien mieux et cette parution n’est tout simplement pas à la hauteur de l’admirable discographie du groupe.