crédit photo: Thomas Mazerolles
The Cure

The Cure au Centre Bell | L’inlassable remède rock

Si vous avez vu un déferlement de personnes toutes de noir vêtues vendredi soir, c’était certainement les fans de The Cure qui se rendaient au Centre Bell. Sept ans après leur dernière venue à Montréal, le groupe mythique a proposé 2h30 de show avec au compteur 29 chansons ! Oui oui, vous avez bien lu! Retour sur une soirée rock gothique et nostalgique.

L’orage extérieur en fin de journée nous avait déjà plongés dans une ambiance aussi ténébreuse que le répertoire de The Cure. À peine entré dans la salle, on entendait aussi la bande-son d’un orage grondant et pluvieux. Quand Nature et The Cure se rencontrent, voilà ce que ça donne !

C’est The Twilight Sad qui a ouvert magnifiquement la soirée en offrant à la salle un avant-goût de son répertoire post-punk et rock indépendant.

The Cure s’est finalement emparé de la scène à 20h45 sous les applaudissements de leurs fans. Le chanteur et fondateur Robert Smith, accompagné des musiciens Simon Gallup, Roger O’Donnell, Perry Bamonte, Jason Cooper et Reeves Gabrels, a pris place devant un Centre Bell rempli, rares étant les sièges vides. La scène était sobre, pas de chichis. J’étais un peu déçue de la configuration, mais considérant que Robert Smith est plutôt statique sur scène et que deux heures et demie de show s’en venaient, autant ne pas faire sa difficile.

Le groupe a commencé par Alone, pièce de son « nouvel album » Songs Of A Lost World, mais également le titre de sa tournée. L’album aurait dû sortir fin 2022, mais rien ne s’est passé, alors qu’il avait été annoncé en début d’année dernière. La formation originaire de l’Angleterre s’est révélée généreuse en jouant cinq morceaux de cet album mystère comme A Fragile Thing ou And Nothing Is Forever. Lors d’une intro assez longue, le chanteur en a profité pour faire un tour de la scène en se plaçant devant chaque catégorie de la salle dans le but de la saluer et de la regarder. Il reproduira d’ailleurs ce petit tour à plusieurs reprises.

Picture of You, chanson culte du groupe est passée en deuxième, ce qui a ravi le public qui n’a pas pu s’empêcher de crier de joie. La même chose s’est produite avec A Night Like This et Lovesong quelque temps plus tard où on entendait même les fans chanter en fond. Nothing is Forever s’est révélé être un beau spectacle, faisant partie des nouvelles chansons pas encore sorties officiellement, difficile pour les fans de la connaître. Ils se sont tout de même laissé emporter en allumant leur lumière et en se laissant transporter par les notes.

The Cure n’a plus rien a prouver : il est venu, il a vu et il a vaincu, encore. Son concert est un véritable plaisir qui mêle de bonnes ondes rock avec une certaine nostalgie. Et quand il s’agit de reprendre les plus grands succès, le public est toujours au rendez-vous. Three Imaginary Boys, chanson issue du tout premier album, suivie de Burn, Kyoto Song et Push ont eu le don d’animer le public, qui a souvent levé les mains en l’air, dansé et applaudit à n’en plus finir tout en reprenant les paroles.

D’autres chansons ont eu un effet électrifiant sur le Centre Bell comme Play For Today ou la fameuse Shake Dog Shake. The Cure termine sa première partie avec Endsong, nouvelle chanson à laquelle le public adhère.

Vient alors le temps du premier rappel qui « rappelle » une fois de plus que The Cure gâte ses fans de chansons. Pendant que les lumières sont éteintes, la salle siffle, applaudit, montre son amour pour les membres, qui finissent par revenir avec I Can Never Say Goodbye, qui nous envoie en pleine nostalgie et qui entraîne Robert Smith dans un balancement.

Plainsong nous donne notre lot d’émotions également : les cris montent, les bras se lèvent, le chanteur regarde tout sourire le public et lève ses bras à son tour. Enfin, la mythique Disintegration joue et marque la dernière chanson avant le deuxième rappel.

À ce stade, il ne reste déjà « plus que » neuf titres et The Cure nous régale notamment avec Six Different Ways où le chanteur change les paroles pour « It’s that Canadian voice again' » et effectue des petits pas de danse. Le Centre Bell explose de joie lorsque retentit Friday I’m in Love, mais attention, le temps passe vite. Les derniers moments du concert ont fait monter la tension : Close to Me, Why Can’t I Be You, In Between Day et Just Like Heaven rapportent de l’engouement général.

Arrivé à la 29e chanson, tout le monde a déjà le titre implanté dans sa tête : quoi de mieux que Boys Don’t Cry pour terminer la soirée en beauté. Dans un moment magique, le public et le groupe se sont retrouvés pour une ultime célébration avant la deuxième date de demain.

Au fil du concert, on a pu confirmer que, du haut de ses 64 ans, Robert Smith a encore du coffre. Sa voix résonne en nous avec justesse et force à chaque chanson. Et que dire de The Cure… Un grand groupe pour un grand public qui n’hésite pas à lui rendre sa reconnaissance. Ils ne viennent pas simplement jouer, ils sont là pour offrir aux fans ce qu’ils sont venus voir. The Cure est un de ces groupes phares et généreux comme on les aime et dont on ne se lassera jamais.

Photos en vrac

Grille de chansons

Alone
Pictures of You
A Fragile Thing
A Night Like This
Lovesong
And Nothing Is Forever
Three Imaginary Boys
Burn
Kyoto Song
Push
Play for Today
A Forest
Shake Dog Shake
From the Edge of the Deep Green Sea
Endsong

Rappel 1

I Can Never Say Goodbye
It Can Never Be the Same
At Night
Plainsong
Disintegration

Rappel 2

Lullaby
Six Different Ways
The Walk
Friday I’m in Love
Close to Me
Why Can’t I Be You?
In Between Days
Just Like Heaven
Boys Don’t Cry

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