Osheaga 2023 | La programmation complète dévoilée et analysée

Après avoir dévoilé au cours des derniers mois que Billie Eilish, Kendrick Lamar, The National, Aya Nakamura et Rüfüs du Sol allaient prendre part à son édition 2023, Osheaga dévoile ce midi le reste de sa programmation. Et selon Camille Guitton, l’une des programmatrices du festival, l’affiche de cette année honore à la fois la désormais riche histoire du festival tout en maintenant le regard vers les tendances actuelles.

« Cette année, on n’a pas tant de répétition, souligne Camille Guitton au bout du fil. Une petite dizaine d’artistes [reviennent au festival après y avoir participé par le passé], tout au plus. Il n’y en a pas beaucoup qui ont joué à Montréal dans la dernière année non plus, ni qui joueront ici d’ici le festival. Il y en a moins que d’habitude, en fait. »

Les headliners Kendrick Lamar, Rüfüs du Sol et The National en seront chacun à une troisième présence à Osheaga, tout comme le groupe dance punk britannique Foals, le duo électropop Sofi Tukker, très populaire à Montréal, et les vétérans du rock psychédélique, les Flaming Lips.

Ces derniers étaient de la toute première édition d’Osheaga en 2006, et sont revenus en 2011. Ils avaient alors interprété l’album The Soft Bulletin en intégral pour clore le festival. Cette année, ils interpréteront Yoshimi Battles the Pink Robots, chef d’oeuvre de 2002, le vendredi.

 

« Ce qui est très Osheaga, c’est qu’on aura Aya Nakamura pour la toute première fois en Amérique, et le même jour, il y aura les Flaming Lips, qui étaient de la toute première édition en 2006, souligne Camille Guitton. Ça démontre qu’on est fidèles à nos racines indie pop tout en se tournant vers l’avenir et les tendances d’aujourd’hui. On a une vraie identité musicale de base et on l’honore.  Ça fait toujours partie des discussions à l’interne : ne jamais oublier d’où on vient, qui on est. »

Parmi les coups de coeur unanimes dans l’équipe, il y a un certain Fred Again, producteur et DJ britannique qui, sauf erreur, en sera à sa première visite à Montréal.

Le petit protégé de Kendrick Lamar, Baby Keem, sera aussi du festival pour sa première présence dans la Métropole. Il jouera le samedi, donc « pas la même journée que Kendrick, ce serait trop évident! » On nous annonce toutefois que Central Cee, lui, qui vient tout juste de donner deux spectacles au Théâtre Corona à guichets fermés, jouera le même jour que Kendrick Lamar, pour les amateurs de rap.

* Central Cee au Corona le mois dernier. Photo par Gab Girout.

Même si l’étiquette hip-hop semble de plus en plus réductrice pour le qualifier, le désormais plutôt psyché Lil Yachty sera également du festival, tout comme JPEGMAFIA et Joey Bada$$ qui avait rempli le MTELUS lors du dernier Festival International de Jazz de Montréal.

D’ailleurs, Camille Guitton précise que bien qu’Osheaga fasse la part belle à des projets hip-hop, le festival est soucieux de ne pas basculer vers l’étiquette de « festival rap ».  « On a du hip-hop, mais on fait attention à ce qu’on choisit. On ne va pas suivre toutes les tendances du streaming. On veut des artistes significatifs, qui sont bons live. »

Diversité et ouverture

Des artistes qui sont bons live, ça semble être le fil conducteur du festival, dont les genres musicaux se diversifient d’année en année.

Il y a beaucoup moins de frontières qu’avant, le monde musical est ouvert. Les nouvelles générations sont super curieuses de tout.

On peut ainsi retrouver un groupe punk comme PUP sur la même affiche que deux projets d’artistes colombiennes comme Bomba Estereo et Lido Pimienta (qui joueront le même jour), un rappeur franco-palestinien nommé Saint Levant, le groupe turc Altin Gun ou encore des artistes afropop comme Adekunle Gold, Aya Nakamura et Rema, qui connait un succès monstre, notamment avec la chanson Come Down qu’elle partage avec Selena Gomez.

 

La parité hommes-femmes est évidemment un sujet qui préoccupe toute équipe de programmation de festivals le moindrement consciencieuse en 2023.

Cette année, un peu plus du tier de la programmation est « female lead », ce qui ressemble à la moyenne annuelle d’Osheaga. « On vise 40 à 45%. La parité, ça s’en vient. On remarque que dans la nouvelle génération, [chez les gens] entre 20 et 25 ans, il y a beaucoup plus de filles que chez les artistes de 40 ans et plus. Il y a un renouvellement qui se fait. » La programmatrice souligne également l’importance d’ajouter des artistes féminines en haut de l’affiche. C’est le cas cette année avec Billie Eilish, bien sûr, mais aussi Aya Nakamura, et Kim Petras, « trois noms forts qui représentent quelque chose de puissant chacune à leur manière ».  Le groupe français de disco pop L’Impératrice sera aussi du festival.

Les adeptes de l’indie rock (et indie pop) qui dominait jadis la programmation seront aussi servis avec des artistes comme Japanese Breakfest, Julia Jacklin, Soccer Mommy, Dope Lemon (le projet surf psyché d’Angus Stone, du duo Angus & Julia Stone), Cigarettes After Sex, Goth Babe, Peach Pit, ou encore The Backseat Lovers.

Du côté des artistes locaux, on constate à l’affiche des noms comme Sarahmée, Milk and Bone, le rappeur gatinois MindFlip (un coup de coeur de l’équipe de programmation), Jonathan Roy (!), Xela Edna, Pelch et Alicia Moffet.

« On a un peu moins d’artistes lcoaux cette année parce qu’on a perdu une scène », déplore Camille Guitton. En effet, en raison du remaniement du parc Jean-Drapeau, la scène des arbres n’existera plus. « Les scènes vont rester aux mêmes endroits, mais on a un terrain en moins. Ça impute forcément une partie de la programmation. Il fallait faire des choix en conséquence. »

Maintenant, qu’en pensent notre rédacteur en chef Marc-André Mongrain, et celui du Canal Auditif, Louis-Philippe Labrèche? Écoutez notre balado Plaque tournante pour savoir :

 

Le festival Osheaga se tiendra du 4 au 6 août 2023 au Parc Jean-Drapeau à Montréal. Les billets et tous les détails de la programmation d’Osheaga 2023 sont disponibles par ici.

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