Klô Pelgag

Klô Pelgag au MTelus | Liberté créative totale et follement exploitée

Presque deux ans se sont écoulés depuis l’immense opus Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, et l’artiste Klô Pelgag n’a eu que trop peu d’occasions de vivre cet album avec ses fans : elle s’en est donné à coeur joie jeudi soir pour sa rentrée montréalaise.

Déjà, la scène regorge d’éléments des plus hétéroclites, allant de graffitis d’enfants colorés à des musiciens en morphsuit couleur chair, sans oublier une… oui, vous avez bien vu, c’est une vulve géante.

Quatre cuivres entament les notes de Notre-Dame-des-Sept-douleurs-II, et la chanteuse se propulse hors du vagin, attachée au dos d’un cordon ombilical géant, vêtue de ce qui ressemble à un costume d’astronaute.  Bienvenue au show de Klô Pelgag !

Dans cet univers éclaté mais toujours étrangement homogène, elle nous transporte avec elle et la musique l’emporte haut la main sur les artifices.  Avec dix musiciens sur scène, elle alterne les pièces choisies issues de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, mais aussi de L’étoile Thoracique.  La maison jaune, puis la sublime À l’ombre des cyprès, la très pop Umami.

Puis elle se retrouve seule au piano dans une interprétation touchante et douloureuse de J’aurai les cheveux longs.  La foule s’est tu, n’a pas chanté avec elle, comme si c’était trop intime pour s’immiscer.

Chaque pièce est un tableau visuel distinct, comme Insomnie qui évoque une église gothique rock suivie de Für Élise, campée dans un orage électrique rose.  Le public connaisseur a eu droit à autant d’ambiances que de morceaux musicaux, et bien sûr, d’éléments de surprises, qui font la signature de Klô Pelgag.

D’abord, elle a voulu rogner une ligne de sa « bucket list » en annonçant qu’elle tenait à faire du crowd surfing.. mais pas n’importe comment : sur une pancarte du OUIN (clin d’oeil référendaire).  Elle s’élance finalement sans pancarte, celle-ci étant trop « coupante » selon son entourage.  Puisqu’elle réinvente tout ce qu’elle touche, elle a navigué sur son public en chantant Soleil, la chanson la plus lente de son répertoire.

Autre surprise complètement aléatoire : durant Mélamine, deux culturistes sont apparus à chaque extrémités de la scène, ont déchiré leur chemise et pantalon pour danser en string avec elle et ses choristes sous les stroboscopes.

Sa liberté créative est totale, appuyée sur ses indéniables compétences de musicienne, de poète et de chanteuse. Vocalement impeccable, elle joue du piano, de la guitare, écrit, arrange, et interprète magnifiquement. Depuis dix ans, elle a su imposer son univers bien à elle, sans compromis.  Elle a su s’entourer de gens qui l’ont suivi dans ses délires, comme Baz Morais à la mise en scène.

À la fin explosive de Remora, elle est revenue en rappel avec Les animaux et les Ferrofluides-Fleurs, puis finalement seule au piano avec La fonte,  en laissant les spectateurs repus de musique et d’images pour un moment.

Ce spectacle Klô Pelgag sera en tournée un peu partout au Québec jusqu’à l’été.

 

Grille de chansons

1. NOTRE-DAME-DES-SEPT-DOULEURS II
2. MAISON JAUNE
3. À L’OMBRE DES CYPRÈS
4. UMAMI
5. J’AURAI LES CHEVEUX LONGS
6. INSOMNIE
7. FUR ELISE
8. SOLEIL
9. SEXE DES ÉTOILES
10. MÉLAMINE
11. OÙ VAS-TU QUAND TU DORS ?
12. INCENDIE
13. SAMEDI SOIR À LA VIOLENCE
14. REMORA

15. LES ANIMAUX
16. LES FERROFLUIDES

 

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