Gloucester

Gloucester à la Cinquième Salle | On ne peut plus délirant

Le spectacle nous venant tout droit de Québec, Gloucester, sera présenté à la Cinquième Salle de la Place des Arts jusqu’au 17 décembre. Ce qui vous attend: des rires aux éclats, du délire et des clins d’oeil aux classiques de Shakespeare, entre quelques longueurs.

La pièce Gloucester a été écrite par Simon Boudreault et Jean-Guy Bastien comme un rêve de garçon voulant écrire une comédie inspirée des tragédies de Shakespeare. Le résultat est un spectacle de 2h45 avec entracte qui aurait pu être plus court, mais dans lequel on peut sentir toute la volonté des auteurs de nous pousser quand même jusqu’au bout leur délire de création.

Le spectacle mis en scène par Marie-Josée Bastien met en vedette cette dernière et les deux auteurs dans les rôles principaux, en plus d’Emmanuel Bédard, Geneviève Bélisle, David Bouchard, Eloi Cousineau, Jonathan Gagnon, Catherine Ruel et Alexandrine Warren. À chaque comédien est attribuée la mention « et autres » après une énumération de quelques rôles déjà. C’est une production qui aurait pu nécessiter une plus grande distribution, mais où on a fait le choix de se prêter le chapeau de plusieurs personnages.

Gloucester débute après la victoire de la Couronne anglaise sur les Écossais. Le roi Édouard d’Angleterre (Jonathan Gagnon) décide alors de diviser le territoire conquis en trois parts presque égales entre les généraux York (Jean-Guy Legault) et Gloucester (Simon Boudreault), et sa femme Goneril (Marie-Josée Bastien). Cette dernière, croyant se voir confier le royaume en entier, manigance un plan de vengeance pour devenir régente unique d’Écosse. S’ensuit les hauts et les bas de son plan machiavélique dans un scénario qu’on croit déjà avoir vu.

Crédit photo : Isabelle Jetté

Crédit photo : Isabelle Jetté

Le délire à son meilleur

N’empêche, le spectacle contenait vraiment des bons coups et des moments d’hilarité sans failles. C’est drôle à dire, mais ce sont les moments qui auraient pu être coupés du spectacle pour éviter les longueurs qui rendent au spectacle son aspect unique et hilarant. On pense tout de suite à la scène du spectacle de marionnettes qui ne fait pas nécessairement avancer l’histoire, mais qui a su garder notre attention et nous faire pleurer de rire, où Simon Boudreault et Alexandrine Warren manient à la perfection le ridicule de leurs marionnettes. C’est une scène dont on se souviendra longtemps.

Un autre bon coup qui n’ajoute pas pour autant à l’histoire mais qui nous a bien fait sourire est l’intervention des fantômes de personnages de Shakespeare à un moment où Gloucester a besoin de conseils. Cette intervention vient ajouter un aspect plus concret au « délire shakespearien » pour ceux et celles qui ne seraient pas autant familiers avec le style emprunté du spectacle ou les subtilités glissées dans le texte.

Le secret de la réussite du spectacle Gloucester réside dans son texte écrit avec les punchs aux bons endroits et dans ses ajouts délirants, au risque d’étirer le spectacle. Certes, on aurait pu couper dans le temps, mais on aurait perdu ces bijoux de scène qui nous ont bien fait rigoler. Pour ceux qui n’ont pas trop la bougeotte et qui sont capables de tenir 2h45 avec entracte, Gloucester à la Cinquième Salle est un passage obligé pour découvrir une production à mourir de rire et des comédiens exemplaires qui vous tiendront en haleine jusqu’au bout.

Crédit photo : Isabelle Jetté

Crédit photo : Isabelle Jetté

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