crédit photo: Anne-Marie Boucher
Tribu Salsa Band

Festival Nuits d’Afrique 2023 | Invitation à la joie avec la Tribu Salsa Band

«Otra, otra, otra!!» scandait la foule à la fin du concert, qui se tenait le jour même de la Fête nationale de la Colombie, pays dont sont issus quelques membres du groupe. C’était malheureusement tout le temps qui était imparti à La Tribu Salsa Band, le grand gagnant du Syli d’or 2023. Cet ensemble enthousiaste et énergique a offert cet après-midi un concert enlevant, venant conquérir un à un les coeurs, les oreilles et les pieds de chaque personne du public.

La Tribu, c’est d’abord un petit cercle de connaissances qui se sont rassemblées autour d’une passion commune à l’été 2021 : la salsa. Rappelons-nous l’époque pas si lointaine: l’arrivée de la covid nous renfermaient dans nos bulles sanitaires et nous donnait à craindre les rapprochements. Ce n’était pas tout le monde qui, comme certains ministres, étaient confinés avec leur partenaire de salsa, et les salseros en sevrage abrupt étaient parfois aperçus, l’oeil hagard, errant dans la ville, à la recherche du son d’une clave ou de quelques congas. Devant l’impossibilité de vibrer au son des classiques de la salsa brava et de danser comme il se doit, la poignée d’amis devenue aujourd’hui la Tribu se réunissait alors au Parc Jarry, à raison d’un ou deux soirs semaines, pour jouer de la musique et esquisser quelques pas de danse (dans le respect des mesures sanitaire, bien entendu).

Au fil des mois, des musiciens se sont joints au petit ensemble et c’est ainsi que dès février 2022, la Tribu offrait ses premiers concerts. Un an plus tard, ce même ensemble, à quelques musiciens près, a donc conquis le public du Syli d’or et a pu célébrer son triomphe sur les planches de la scène Loto-Québec du Festival Nuit d’Afrique.

Il faut souligner la qualité de la prestation de l’ensemble qui ne donne pas qu’à entendre la salsa, mais la fait vivre. Les quatre chanteurs, qui se partagent tour à tour le rôle principal, forment ensemble un quatuor convaincant de danseurs, esquissant tout au long du spectacle de savants pas de danse et jeux de pieds, tout en soutenant avec emphase chaque chanson. À l’arrière, une solide formation de cuivres (deux trombonistes, deux trompettistes) ainsi que trois percussionnistes sont appuyés par un habile claviériste. Sans révolutionner la salsa, ces musiciens s’inscrivent solidement dans la tradition de la salsa dura, enchainant les classiques et les compositions, qui n’ont pas à pâlir de côtoyer les succès de Héctor Lavoe, d’el Guayacan Orchestra, de Joe Arroyo ou d’Oscar D’Leon.

Au fil des chansons, les couples improvisés de danseurs de tous âges se sont unis et désunis pour esquisser quelques danses endiablées. De superbes femmes aux tempes blanches y allaient de leurs plus jolis roulements de hanches. Quelques couples avec de jeunes enfants arboraient de larges sourires, heureux d’initier leurs enfants à cette musique qui est un puissant accélérateur de joie.

Peines d’amour, passions dévorantes, nuits d’amour et doux roucoulements: la salsa, dont les paroles voyagent des larmes à l’extase, nous ramène avec entêtement dans la simple joie des corps qui se rencontrent sous le soleil cuisant. L’instant d’un concert, la Tribu a élargi ses frontières et nous a invité, toutes et tous, à la joie.

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