FERG au Festival Mural, l’art du Bloc Party

Hier soir, avec mère Nature de notre côté, avait lieu l’avant-dernier bloc party de la scène du Mile-End, et c’est A$AP FERG qui avait le mandat de s’en occuper. Luh Tyler ainsi que des DJ’s locaux assuraient les nombreuses premières parties.

 

Un nouvel emplacement

Cette année, quelques nouveautés ont été ajoutées pour le festival Mural dont, une majeure, le changement de position de la scène principale. Auparavant, elle se situait aux abords du boulevard St-Laurent, juste à côté de la braderie en lien avec le festival.  Ceci apportait de la proximité avec les festivaliers. Par contre, elle était localisée derrière des condos, ce qui causait probablement trop de bruit. Pour la présente édition, ils ont opté pour un lieu beaucoup plus grand et intime (moins dérangeant), je parle ici de l’ancienne localisation d’Aire Commune pour les « OG’s ». Située dans le Mile-End, la scène du même nom est, vous le comprendrez, vraiment éloignée des activités principales de Mural qui se déroulent à environ une trentaine de minutes de marche du boulevard St-Laurent. C’est donc le seul bémol que je reprocherais à cette belle édition.

 

Bloc party ?

Avant de commencer le retour sur la soirée, j’aimerais avant tout définir la signification d’un bloc party. Ce genre d’évènement est une sorte de rassemblement de quartiers qui se tient dans un espace communautaire et qui est célébré avec de la bonne musique, de la nourriture et de l’art. Sur le site on retrouve alors toutes les composantes de ce type de rassemblement, à l’entrée, il y a des comptoirs à grillades, des bars, des graffitis, et même un oiseau gonflable géant en guise de mascotte officielle. Bref, le festival Mural sait comment accueillir les meilleurs blocs parties sur terre.

 

Luh Tyler

De 17h à environ 20h, plusieurs jeunes DJ’s se sont installé à tour de rôle derrière les platines pour tenter de divertir la foule un peu mouillée due au déluge de fin d’après-midi qui, heureusement, n’est pas tombé pendant le passage de FERG et Luh Tyler. Parlant de Luh Tyler, le jeune rapeur floridien qui n’a même pas encore 18 ans est monté sur scène peu de temps après les derniers MC’s pour nous interpréter quelques chansons de son premier album en carrière (My Vision : Reloaded) sorti en mars dernier. Ayant un style grand public, il sort du lot par sa voix particulièrement rauque, on aurait dit qu’il avait mal à la gorge. C’est sans doute grâce à cette dernière qu’il a pu signer tout récemment avec la prestigieuse boite de production Atlantic Records (Fred Again.., Janelle Monáe, et Charlie XCX). Malgré une présence peu entrainante, Luh a su faire lever les spectateurs avec ses morceaux tels que Fat Racks Pt.2 et Ransom en collaboration avec Lil Uzi Vert.

Par la suite, c’était au tour de DJ Basil de monter sur scène pour nous faire un court set en attendant FERG. Derrière lui, il y avait des projections qui avaient peu de sens à mes yeux, mais qui, à l’occasion, étaient très drôles. Des vidéos d’archives de Wayne Gretzky avec les Oilers et des images de Kim Kardashian pendant Can’t Tell Me Nothing de Kanye West, étaient à l’honneur.

 

Le Trap Lord

À 21h tapante des bruits de Loups se font entendre et l’imposant A$AP FERG embarque sur scène avec une énergie que personne d’autre ne possède. Vêtu de la nouvelle collection de la marque montréalaise Saintwoods, il commence avec la chanson parfaite pour débuter un show, c’est-à-dire New Level, un « single » sorti en 2015 avec le rapeur Future. Après cette introduction, il a pris le temps de s’adresser à la foule et de leur dire de faire le plus gros rond possible pour l’hymne aux « moshpits » signé FERG (Floor Seats) tiré de son album du même nom.

Quelques morceaux plus tard, il est venu dans la foule pour interpréter une exclusivité qui, à première écoute, était excellente. Une des qualités de cet ancien membre du collectif A$AP MOB est qu’il sait comment s’adresser à la foule. Tout le long de sa performance, il a su entretenir un lien avec les festivaliers que bien peu de rapeurs ont. Par exemple lors de la très attendue Dream, Fairytales, Fantasies, il a demandé aux femmes de monter sur les épaules de leurs partenaires pour qu’il puisse voir leurs différentes tenues et ainsi faire un mini défilé de mode improvisé. Vers la fin de cette chanson, il en a profité pour finir les paroles de cette dernière a capella.

On constate donc, à ce moment, qu’il n’utilise pas nécessairement toujours sa voix très grave sur des productions traps, mais bien aussi sans instrumentale, ce qui montre le côté vocal que l’on ne voit pas la plupart du temps. Vers la fin du spectacle, il a remarqué un conteneur blanc situé entre les deux sections VIP et il a dit : « I want to go there! ». Une minute plus tard, devant les yeux émerveillés des fans qui n’y croyaient pas une seconde, FERG était debout pour finir sa performance avec ses plus gros tubes dont Shabba et Plain Jane que les gens connaissaient par cœur. Je ne sais pas si c’était prévu, mais chapeau aux éclairagistes qui se sont adaptés aux changements de position de l’artiste, le résultat avec les arbres éclairés derrière lui donnait un rendu grandiose.

Comme mentionné sur le site internet de Mural, le « Trap Lord » FERG a su nous montrer ce qu’était un vrai block party. Le rapeur de New York a su faire plaisir à ses fans en jouant ses plus gros titres malgré une performance de seulement 45 minutes, la pluie de fin d’après-midi a peut-être décalé le tout de quelques minutes.

 

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