Orelsan

Critique | OrelSan au Club Soda pour Montréal en lumière

OrelSan s’offre une deuxième visite à Montréal, insufflant un vent de rimes aiguisées au Club Soda dans le cadre de Montréal en Lumière. Le rappeur français aux deux Victoires de la musique a su conquérir son public de connaisseurs, moins nombreux qu’espéré.

Koriass – ou « l’enfant de l’asphalte » montréalais, comme il le dit lui-même dans une de ses chansons – s’occupe de chauffer la salle crescendo. Actif musicalement depuis de nombreuses années, Koriass a repris quelques chansons de son album Les racines dans l’béton, sorti en 2008.

 

OrelSan, l’infatigable

Puis le silence. Le public scande le nom d’OrelSan. Imperturbable, le rappeur arrive dans un écran de lumière bleu et annonce la couleur avec son morceau Raelsan. Masque sur les yeux. Le rappeur joue son rôle adroitement. Il enchaîne sur le morceau Mauvaise idée, puis Jimmy Punchline et Plus rien ne m’étonne.

Les gens restent étrangement calmes face à un rappeur qui s’égosille sans l’ombre d’un répit. OrelSan passe à son morceau Finir mal et décide de mettre l’ambiance, sans relâche, en amenant ainsi le public dans son univers.

Il interprète aussi ses morceaux les plus connus tels que Ils sont cools, La Terre est ronde et Si seul. Il fait un remix « spécial Québec » de son morceau Mauvaise idée en invitant Koriass et Freddy (Word Up) à le joindre sur scène.

 

Une voix, un talent

OrelSan finit avec le morceau Suicide social, pamphlet sur les vices de la société française, qui relève d’un exercice périlleux, compte tenu de l’enchaînement rapide. C’est à cet instant que le rappeur s’impose comme artiste émérite, en livrant un débit rapide, violent, authentique, tout en sonnant juste.

Le concert était d’autant plus estimable par la présence d’un guitariste, d’un drummer et d’un piano, qui se font d’habitude rares dans les concerts rap. Sans oublier les acolytes d’OrelSan qui sont là depuis le début de sa carrière : Skread en tant que beatmaker, Gringe son second et Ablaye.

Le rappeur français, fluet, au look de jeune premier, n’a pas besoin d’un style de bouncer pour s’imposer. Son infatigable débit et sa simplicité font de lui un rappeur dont on a envie d’entendre le message.

Définitivement à voir en concert, plutôt que dans ses vidéoclips.

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