Critique et photos | Bulles, l’amour tome 2 au Théâtre Outremont

La troupe, née en 2012 au conservatoire d’art dramatique, présentait le 13 mai 2014, sa nouvelle pièce L’amour Tome 2. Les acteurs, qui portent aussi le chapeau d’auteurs, nous servent de délicieux personnages, tous plus malaisants les uns que les autres derrière leur masque. Bien que quelques-uns deviennent des caricatures faciles, la formule, originale, vaut le détour.

C’est fidèle au nom de la troupe que la pièce est montée en bulles. En sketchs assez rythmés et bien ficelés. On rencontre tour à tour les personnages, des caricatures de gens étranges qu’on dévisagerait habituellement, dans des mises en scène simples. Le thème de l’amour, pourtant vu et revu, n’a rien de lourd. Au contraire, les « oooh » tristes de compassion précédaient pour la plupart du temps des rires.

Les masques, accessoires aussi symboliques visuellement que textuellement, décrivent les personnages au premier coup d’œil. Alors qu’on a tendance à croire que ceux-ci, en camouflant les visages, créent un certain mur entre l’acteur et le public, c’est tout le contraire qui se produit. Chaque masque exprime une émotion fidèle au rôle et force l’acteur à pousser son jeu encore plus loin, touchant directement le public.

Ce qui rend ces personnages particuliers si attachants, c’est entre autres la mise en relation avec d’autres personnes dites « normales ». Michel, graphiste qui ne connaît que ses écrans, lors d’une rencontre avec une femme au restaurant et ses maux de ventre d’angoisse ou Claud, qui avoue à son psychologue qu’elle a des conversations avec son réfrigérateur sont quelques exemples de ces bulles malaisantes et comiques. La finale, mise en scène clichée d’un quiz pour trouver l’amour est pourtant exquise et surprenante.

Le parfait mélange entre l’humour, le rythme et les excellents personnages éclipse quelques accrochages, comme le rôle trop exploité du latino macho coureur de jupons et de l’adolescent fendant avec un vocabulaire constitué de « genre, comme, yo, style ». Le texte n’a rien d’extravagant ou d’extraordinaire, mais ça fonctionne. Mention à Alexandra Cyr, dans le rôle de Lucie, qui fait éclater de rire la salle d’un simple « oui ».

Photos en vrac, par Pascal Leduc

À venir

 

 

 

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