Prince

Critique concert: Prince à Montréal (Métropolis)

Vendredi 24 juin 2011 – Métropolis (Montréal) – Festival de jazz de Montréal

Le happening Prince a frappé de plein fouet le Métropolis cette nuit, donnant ainsi le coup d’envoi du 32e Festival de jazz de Montréal. Cette folle nuit de funk endiablé a tenu le public en haleine pendant pas moins de 4 heures, alors que Prince et ses comparses ont offert 7 rappels!

Photo par Victor Diaz Lamich

Vers les 23h – heure à laquelle la plupart des shows se terminent habituellement au Métropolis – l’effervescence commençait à se faire sentir alors que les 2300 détenteurs de billets rentraient à la queue leu-leu dans l’établissement.

À 23h30 pile-poil, Prince et ses musiciens (2 choristes, 2 claviéristes, un batteur, une guitariste, une bassiste et l’incomparable saxophoniste septuagénaire Maceo Parker!) sont arrivés sur scène et le public était aussitôt plongé dans une célébration funk enivrante à souhait.

Le ton était déjà donné: le groupe allait s’en donner à coeur joie à livrer de longs jams autour de thèmes plus ou moins connus, à l’exception du blues rock Peach et de la populaire Controversy. Moment « hippie-que » de cette première partie: un généreux medley de Crimson and Clover (le classique de Tommy James and the Shondells), Foxy Lady de Hendrix et Waiting In Vain de Bob Marley.

Prince multipliait les solos de guitare et conviait souvent Parker à en faire autant au saxophone. La section rythmique est solide comme le roc et la fusion des sons est pratiquement parfaite.

Après 75 minutes de musique rythmée sans trop de points de repère, quelques rares couche-tôt mal informés ont quitté les lieux avant le premier rappel. La nuit ne faisait pourtant que commencer…

Festival de rappels!

C’était parti avec un premier rappel tout feu tout flamme: Pass the Peas mettant en vedette le légendaire saxophoniste, puis l’un des nombreux classiques de Sly & the Family Stone, Everyday People.

Photo par Victor Diaz Lamich

Le 2e rappel allait mettre le feu aux poudres puisque Prince entonne finalement ses propres classiques: Let’s Go Crazy, Delirious, 1999 et Little Red Corvette en rafale. Personne n’a sommeil dans l’atmosphère survoltée du Métropolis.

1h45 du matin: la troupe revient à nouveau sur scène pour « improviser » longuement une version étirée de Musicology.

Une autre pause. Cette fois, on allume les lumières dans la salle, comme si la soirée était bel et bien finie mais le public a bien saisi le petit jeu. Une poignée de spectateurs quitte, mais la majorité de la foule en redemande, encore plus bruyamment qu’auparavant. Quelques farceurs dans la foule déploient même un parapluie mauve, en référence à Purple Rain que Prince n’a pas encore jouée.

Il est passé 2h du matin lorsque Prince et ses musiciens reviennent interpréter une autre chanson de Sly & the Family Stone: Thank You (Falettinme Be Mice Elf Again) avec le refrain de Play That Funky Music de Wild Cherry en guise d’épilogue.

Un cinquième rappel avec Love Bizarre et les musiciens quittent à nouveau. Il est désormais presque 3h du mat et la foule clame haut et fort : « Purple Rain! ». Prince obtempère. La foule jubile. Le climax idéal.

Mais Prince et ses acolytes reviennent une dernière fois pour en donner encore plus à la foule gloutonne. Cerise sur le gâteau, on a droit à un medley de Raspberry Beret, Cream, Don’t Stop ’til You Get Enough de Michael Jackson (!!) et Cool, que Prince avait écrite et enregistrée avec le groupe The Time.

À 3h30, plus personne ne croit que ça finira. Quelques irréductibles se font entendre mais toutes les lumières du Métropolis sont allumées et des techniciens s’affairent à démonter la batterie. Il faut bien se rendre à l’évidence que toute bonne chose a une fin…

Et dire que l’expérience se répétera ce soir!

Vos commentaires