Pierre Lapointe

Critique concert: Pierre Lapointe en ouverture des Francofolies 2012

La copulation musicale de Pierre Lapointe

Jeudi 7 juin 2012 – Scène Ford (FrancoFolies de Montréal)

Après deux ans de « piano solo », Pierre Lapointe renouait avec ses musiciens dans le cadre de la soirée d’ouverture des FrancoFolies 2012, sous le signe du rock et des valeurs sûres.

Pierre Lapointe. Photo par Victor Diaz Lamich

« Vous voulez baiser avec nous? », demandait Pierre Lapointe à la foule, qu’il qualifiait « d’entité », tout comme son groupe de musiciens.  Entre ces deux « entités » régnait une « tension sexuelle » qui s’est consommée, en partie sous la pluie, mais toujours dans le plaisir mutuel.

Trève de métaphores coïtales, la soirée s’est plutôt déroulée comme une retrouvaille avec cet être cher qu’on avait presque perdu de vue depuis un certain temps.

Pierre Lapointe, lui, retrouvait ses deux Philippe (le directeur artistique Philippe Brault et son fidèle guitariste Philippe B.), sa pianiste Josianne Hébert, son violoniste et « bruiteur » Guido Del Fabbro, son batteur Steve Caron et son guitariste Joseph Marchand.

Eux, mais aussi quelques-unes de ses chansons, comme Debout sur ma tête, qu’il n’avait pas interprétée depuis des lunes.

À défaut de présenter du nouveau matériel, certains titres paraissaient presque neufs tant les arrangements ont été repensés: Qu’en est-il de la chance? a été « surferisée », alors que Tous les visages reposait désormais sur une cadence nerveuse, presque drum’n’bass. Audacieux et réussi.

Pierre Lapointe a jugé bon piger dans l’ensemble de son répertoire, faisant la part belle à son premier album homonyme tout comme son plus récent Les Sentiments humains. S’ajoutait à celles-ci une reprise inspirée d’Au suivant de Jacques Brel, au rythme d’un beat électro syncopé presque industriel.

La performance s’est terminée avec L’enfant de ma mère et L’Endomètre rebelle, avant le rappel endiablé constitué du Bar des suicidés et de Deux par deux rassemblés. Les plus patients (quelques centaines de fans détrempés) ont aussi eu droit à un deuxième rappel improbable.  Le chanteur et ses collègues ont interprété une charmante version de Au nom des cieux galvanisés.

Les 7 musiciens ont semblé connaître quelques pépins techniques sur scène, alors que de l’autre côté du quatrième mur, le mix sonore n’était pas toujours tout à fait à point, mais ces détails n’ont pas entaché une soirée autrement fort réussie.

 

Grille de chansons:

1. La Forêt des mal-aimés
2. Le Colombarium
3. Qu’en est-il de la chance?
4. Debout sur ma tête
5. Le Maquis
6. Tous les visages
7. Tel un seul homme
8. Le lion imberbe
9. Au suivant (reprise de Jacques Brel)
10. Le Magnétisme des amants
11. Je reviendrai
12. Les Sentiments humains
13. L’enfant de ma mère
14. L’Endomètre rebelle

Rappel
Le Bar des suicidés
Deux par deux rassemblés

Rappel « privé »
Au nom des cieux galvanisés

Dionysos et Daran

Plus tôt en soirée, le groupe français Dionysos avait la tâche de réchauffer une foule pas très coopérative. Le sextet était pourtant armé de quelques-unes de ses meilleures chansons et affichait sa douce folie caractéristique.

Dionysos. Photo par Victor Diaz Lamich

Le charismatique leader de la formation, Mathias Melzieu, n’a pas ménagé les efforts: il a surfé la foule, tapé sur des casseroles, dansé de force avec un technicien de scène.  Au bout du compte, il aura gagné son pari à partir de La Métamorphose de Mister Chat, suivie du nouvel extrait Tom Cloudman, une petite bombe rock-pop auquel le public ne pouvait rester indifférent.

Le meilleur était gardé pour la fin: l’irrésistible Song for a Jedi, puis Wet avec une finale étirée, froncièrement rock et paroxystique. On aimerait bien les revoir en salle bientôt, les sympathiques fantaisistes français.

Daran. Photo par Victor Diaz Lamich

Tout de suite après, Daran et sa nouvelle famille de musiciens québécois investissait la scène de leur rock monté en épingle.

Le quatuor a interprété avec brio un heureux mélange de titres récents, tirés de L’Homme dont les bras sont des branches, ainsi que quelques hits dont Le Boxeur, Augustin et Anita et bien sur, Dormir dehors.

L’apport du guitariste André Papanicolaou ajoute beaucoup de souffle aux chansons de Daran, qui se défend toujours aussi bien avec sa voix de rockeur puissante et juste.

Très bonne première soirée pour les FrancoFolies qui, rappelons-le, se poursuivent jusqu’au 16 juin prochain.

Grille de chansons
(Daran)

1. Il y a un animal
2. Le Boxeur
3. Kennedy
4. Sur les quais
5. Trous noirs
6. Augustin et Anita
7. Une sorte d’église
8. La Machine
9.
10.
11. Dormir dehors
12. Une caresse une claque

 

Grille de chansons
(Dionysos)

1. June Carter
2. Tais-toi mon coeur
3. Coccinelle
4. Bird’N’Roll
5. La Métamorphose de Mister Chat
6. Tom Cloudman
7. Song For A Jedi
8. Wet

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