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Critique album | IAM – Arts Martiens

IAM - Arts martiens IAM Arts martiens

Six ans après son dernier album, le trio IAM revient enfin à l’avant de la scène avec son album Arts martiens. L’attente n’a su rendre les retrouvailles que plus savoureuses. Passant de jedi à samouraï à spartiate, les membres d’IAM sont bien plus que des guerriers du rap, ils en sont des officiers. 

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L’album se faisait attendre, les attentes s’en faisaient exigeantes. À la suite de l’École du micro d’argent, sorti en 1997, une partie du public ne s’était pas retrouvée dans les albums qui s’en suivirent.

Il aura fallu 16 ans pour que les membres d’IAM reprenne d’une main de chef leur projet musical. Contrairement aux quatre derniers albums, qui étaient sous l’égide de producteurs extérieurs, Arts martiens est un projet 100 % produit par IAM. Ainsi, à la manière de l’École du micro d’argent, les membres du groupe ont repris la même méthode de travail pour Arts martiens, d’où l’amalgame possible.

 

Titres en abondance, déluge d’éclectisme 

Ils auront composé 43 chansons en seulement trois mois pour au final en choisir 17. Les morceaux relèvent plus que d’une simple cohérence musicale, ils relèvent d’une évidence. Les styles instrumentaux se suivent sans se ressembler, tout en respectant une ligne conductrice qui prend tout son sens. Les sonorités se mêlent autour de samples orientaux, asiatiques, africains ou soul, allégeant ainsi le poids des mots.

Certains morceaux reviennent sur le coeur d’IAM, leur amitié, leurs liens, tels qu’avec leur titre Benkei et Minamoto (inspiré d’un conte samouraï) et Sombres manoeuvres / Manoeuvres sombres. La plupart des morceaux reviennent sur les maux de la société, comme avec Pain Au Chocolat et sur Marseille plus particulièrement avec Notre Dame veille.

D’autres des titres sont transportants, musicalement parlant, comme avec 4.2.1 ou Spartiate Spirit. IAM ajoute aussi une touche soul/jazz avec les titres L’Amour qu’on me donne ou Après la fête, avec des scratchs rappelant leurs productions des années 1990.

 

Un bel aboutissement

IAM a clairement misé sur la réussite plutôt que sur le succès. L’instrumentation est juste, les paroles sont percutantes. Shurik’n dira d’ailleurs à ce propos que « le contenu s’inscrit, même si c’est du rap, dans la lignée des auteurs à plume » (citation tirée de l’émission C à Vous sur la chaîne française Arte).

Arts martiens est plus qu’un opus galactique, il est une leçon d’art martial musical. Les membres d’IAM prouvent bien que la rigueur et l’authenticité est la recette d’un rap ingénieux.

* IAM sera en spectacle au Métropolis, à Montréal, le 18 juin prochain, à l’occasion des Francofolies de Montréal.

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