Bluesfest d’Ottawa 2016 – Jour 5 | The Decemberists, Half Moon Run, Alessia Cara et Brad Paisley

Après deux jours de relâche, le Bluesfest d’Ottawa reprenait du service mercredi soir sur les Plaines Lebreton. Mine de rien, on n’avait encore jamais vu autant de gens sur le site du festival, une foule nombreuse et enthousiaste pour le passage de la star américaine du country Brad Paisley, mais aussi pour Half Moon Run, The Decemberists (qui ont volé le show!), Pierre Kwenders, Her Harbour et la jeune Alessia Cara.

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Les bottes de cowboys et les chapeaux assortis étaient légion en ce mercredi soir suffocant. Dès 19h, on avait peine à circuler sur le site, tant les Plaines étaient envahies par ces cowboys et cowgirls occasionnels. C’est vraiment là qu’on réalise à quel point un pont peut faire toute la différence en terme de culture : on se trouve vraiment en territoire anglophone, friand du country et de sa culture…

La bonne nouvelle, c’est que pendant que le bout de terrain devant la scène principale était impénétrable, ça créait de l’espace devant la scène Monster Energy, où le groupe Half Moon Run se produisait en même temps que Paisley. C’est du moins ce qu’on pensait, mais oh que l’espace devant la scène de Half Moon Run était bondé aussi! Il faut dire Half Moon Run a beau être « un groupe de Montréal », le chanteur Devon Portielje a grandi à Ottawa. C’était donc pratiquemrnt un proverbial « retour au bercail ».

Si on entendait entre les chansons de HMR les notes country résonner jusque là – ainsi que les cris intenses des milliers de fans de Paisley, qui ont carrément exploser de joie lors des apparitions surprise de Demi Lovato et du capitaine des Sénateurs d’Ottawa, Erik Karlsson  – le groupe montréalais n’en a pas fait grand cas, et a su bien contrôler son spectacle, faisant preuve de leur énergie contagieuse habituelle pour l’interprétation de leurs meilleurs chansons tirées des deux disques. Avec Fire Escape et Full Circle au rappel, Half Moon Run a terminé le tout sur une grosse note.

Le clou de la soirée : The Decemberists

Mais la prestation marquante de la soirée avait lieu plus tôt. Le groupe folk-rock The Decemberists jouait tout juste avant, dès 20h, sur la scène secondaire, et en a profité pour nous rappeler à quel point ils savent donner un bon show. Harmonies vocales sans tache, choix de chansons varié allant du folk pur au rock prog, la formation de Portland en Oregon en met vraiment plein la vue.

La haute qualité musicale de l’ensemble est assez impressionnante, et The Decemberists a visiblement su profiter de la foule monstre qui attendait Brad Paisley pour se faire des nouveaux fans. Après tout, il y a tout juste ce qu’il faut de saveur Americana dans la musique des Decemberists pour plaire à un public avide de country.

Pour nos lecteurs de Québec : The Decemberists sera en spectacle ce soir (jeudi) au Parc de la Francophonie dans le cadre du Festival d’été de Québec.

En début de soirée, c’était la jeune chanteuse de Brampton en Ontario, Alessia Cara, qui séduisait la foule. Quel phénomène encourageant que celui-là !  Tous les parents d’ados/jeunes adultes souhaitent sans doute que leur progéniture délaisse les Rihanna de ce monde pour s’intéresser davantage à une artiste comme Cara.  Souriante, engageante, pleine de vitalité et porteuse de messages positifs sans être fleur bleue, Alessia Cara est un talent brut qui touche une corde sensible auprès d’une jeunesse en manque de modèles positifs. Vivement son arrivée dans le mainstream pour offrir une alternative à cette surenchère d’hypersexualisation et de valorisation de la criminalité.  Et son hit Here, c’est de la bombe (soutenu par un sample d’Isaac Hayes qui démontre tout le bon goût musical de la jeune artiste).

Pour en savoir plus sur tout le bien qu’on pense d’elle, consultez notre compte-rendu complet de sa prestation au Festival d’été de Québec.