Tropical Fuck Storm

Tropical Fuck Storm au Théâtre Fairmount | L’énergie en force !

Si vous cherchiez un concert bien tranquille à siroter votre bière, ce n’est pas à celui de Tropical Fuck Storm qu’il fallait être, car c’est tout sauf calme : abus d’énergie, grosse basse et feedback de guitare étaient au programme.

Je ne connaissais pas Tropical Fuck Storm et je suis venu sur recommandation de mes voisins – Hi Kris and Linds! – pour découvrir ce groupe australien fondé sur les cendres de l’important groupe The Drones. S’ils ont l’habitude de remplir les salles en Europe et aux États-Unis, le Théâtre Fairmount est bien rempli mais loin d’être complet. Le public montréalais commence à bouger les fesses au deuxième titre et on a même vu un timide body surfing au rappel.

Définir le style de la formation est difficile, ils naviguent entre influences noise rock, punk et expérimental. Le chanteur guitariste Gareth Liddiard est accompagné de Fiona Kitschin (basse, claviers et chœurs), Erica Dunn (guitare, claviers et chœurs) et Lauren Hammel (batterie et samples).

Le jeu de guitare particulièrement physique de Gareth Liddiard, abondamment modifié par de multiples pédales d’effets, s’apparente parfois à l’approche bruitiste d’un Arto Lindsay mais en plus digeste. Avec une telle attitude, ça ne se fait pas sans quelques bris de cordes et quelques interludes qui ont fait regretter (à la blague) au chanteur de s’être fait « voler » leur technicien guitare par leurs amis de King Gizzard & the Lizard Wizard qui jouaient d’ailleurs ce même soir à l’Olympia.

Et si Liddiard peut se permettre des envolées de guitare noisy parfois relâchées, c’est parce qu’il peut compter sur une section rythmique sans faille, la présence à la batterie de Lauren Hammel est impressionnante et en plus elle injecte des samples avec bon goûts. Fiona Kitschin assoie les morceaux de ses riches lignes de basse et reste imperturbable face aux mouvements désordonnés de Liddiard. L’apport des voix féminines de Fiona Kitschin et Erica Dunn en contrepoint de leur chanteur, ajoute encore plus de richesse à des compositions déjà bien fournies. Liddiard chante la tête vers le plafond pour atteindre son micro volontairement placé trop haut, avec une voix toujours poussée à 150% qui n’est pas sans évoquer le grain d’un Joe Strummer.

Chaque morceau est joué avec une intensité hors du commun, comme si c’était le dernier titre du concert! Et c’est là la grande force du groupe, une énergie rarement rencontrée qui ne peut laisser indifférent. Comment finir une telle performance? En reprenant un titre australien emblématique! Et oui, une version endiablée du Stayin’ Alive des Bee Gees, chantée par Erica Dunn, mais bien plus rock que disco !

En première partie, la cold wave de Boar God

La soirée a commencé avec le groupe montréalais Boar God, en remplacement de dernière minute de Tha Retail Simps prévu initialement. Le trio guitare-chant, basse, batterie nous fait entendre un style très influencé par la cold wave avec quelques passages qui lorgne vers le hardcore des années 90.

Le chanteur avec sa voix entre chantée et parlée, se présente sur scène quasiment de profil, planté devant son micro, bien protégé avec son casque antibruit. J’ai moins apprécié les abus de flanger, l’effet de guitare qui donne le mal de mer au bout d’un moment mais qui rappelle certains titres de The Cure et des années 80.

Même si leurs titres présentent des similarités entre eux, ils sont joués avec énergie et sincérité pour une honnête entré en matière.

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