Stomp

Stomp à la Place des Arts | Percussions extrêmes !

Depuis ses tout débuts en tant que performance de rue au Royaume-Uni, le spectacle STOMP, créé à Brighton en 1991, est devenu une sensation internationale au fil des ans, ayant été présenté dans plus de 50 pays devant quelque 24 millions de spectateurs conquis d’avance. Et la réputation de la troupe n’a rien de surfaite, ayant même entraîné sur sa lancée phénoménale la création de quatre productions distinctes autour du monde pour répondre à la demande.


STOMP a été conçu et est encore mis en scène par deux intrépides inséparables, Luke Cresswell et Steve McNicholas, qui ont mis une dizaine d’années d’efforts pour en arriver au spectacle d’aujourd’hui, lequel a constamment évolué, se voyant ajouter deux nouveaux numéros pour la Place des Arts. La Salle Wilfrid-Pelletier, berceau de l’Opéra de Montréal, n’est peut-être pas la meilleure scène pour une performance urbaine tirant ses origines de quartiers pauvres, mais on oublie vite la solennité des lieux et on se laisse happer par cette dose d’énergie brute à laquelle il est impossible de résister.

Le spectateur est d’abord surpris par l’imposant bric-à-brac qui sert de décor. Un amoncellement rococo sur deux étages de barils suspendus, d’échelles, de tuyaux en tout genre, d’enjoliveurs de roues, de pancartes routières comme celle de la mythique Route 69 de la Beat Generation, de chaudières métalliques et de contenants de peinture, d’articles de plomberie, en fait de tout ce qui sonne et résonne, à l’exception d’instruments de percussions conventionnels.

Ça commence en douceur avec un ballet de balais-brosses au long manche en bois qui martèlent le sol en se démultipliant avec une cadence qui deviendra infernale, dégageant une force animale canalisée en ces percussions extrêmes. Chaussés pour plusieurs par des bottes de construction, portant des jeans troués ou déchirés et des camisoles de débardeur offrant à la vue leur musculature, ils se mettent à dix, faisant tout pour nous impressionner, et ça marche.

STOMP-Salle Wilfrid Pelletier-2017-8

Les interprètes, dont certains ont des antécédents en danse et en chorégraphie, enchaînent des numéros tous plus spectaculaires les uns que les autres, faisant appel à des objets aussi divers que d’énormes chambres à air retenues à la ceinture qu’ils font résonner à l’aide de bâtons, des durits de radiateurs, des poubelles, des boîtes de thé, quand ce n’est pas une jonglerie avec des casseaux bien sonores, une ronde de lavabos accrochés à leur cou et sur lesquels ils tapent, ou encore une chorégraphie de paniers d’épicerie métalliques trafiqués. Et la musique surgit de tout cela, d’une incroyable façon.

Même leur corps devient un instrument de percussion en soi, utilisant leurs pieds, leurs mains, leurs cuisses pour produire des sons scandés avec une rythmique implacable. Ils ont l’air de s’amuser, mais les mouvements créant toutes ces sonorités bizarres demandent une grande capacité de concentration et de coordination. Le spectacle est très physique, et l’énergie déployée force l’admiration.

Luke Cresswell est un percussionniste et batteur autodidacte, musicien de rue et performeur qui sera amené plus tard à concevoir des trames sonores pour des artistes comme Bette Midler, Elvis Costello et Bryan Ferry. Alors que Steve McNicholas, originaire du Yorkshire, est à la fois un acteur, chanteur, musicien et écrivain ayant travaillé à de nombreuses productions théâtrales et joué avec autant de groupes musicaux.

Au-delà du spectacle

Le tandem de créateurs britanniques qu’ils forment est tout aussi important dans les champs de la publicité et du cinéma 3D IMAX. Entre autres, le court-métrage Brooms, produit par Quincy Jones, a été en nomination aux Oscars et au Festival de Cannes. STOMP Out Loud, une émission spéciale de HBO sur le phénomène, a reçu quatre nominations et un prix Emmy. Leur travail en duo s’est même illustré par une participation à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Londres en 2012.

La production new-yorkaise de STOMP au Orpheum Theatre célébrera son 25e anniversaire en février 2019, ce qui en fait le spectacle le plus lucratif de l’histoire du Off-Broadway, et l’une des productions à l’affiche depuis le plus longtemps dans la Grosse Pomme où le show a même été présenté au Carnegie Hall en 2002.

Enfin à Montréal, grâce à evenko qui est le plus important promoteur-producteur-diffuseur indépendant au Canada avec plus de 1 200 événements annuellement, y compris Osheaga, Heavy Montréal et ÎleSoniq, il n’est pas négligeable d’ajouter que le site web de STOMP est visité en moyenne par mois plus de 1,5 million de fois à travers le monde.

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