Rétrospective 2010-2019

Rétrospective 2010-2019 | Nos 20 albums anglo-canadiens de la décennie!

La deuxième décennie des années 2000 tire à sa fin, et plutôt que de vous servir l’habituelle rétrospective des albums qui ont marqué notre équipe cette année, on a plutôt décidé d’y aller pour une rétrospective… de la décennie! Voici maintenant le Top 10 des albums anglophones canadiens qui ont fait vibrer le coeur et les oreilles de notre équipe de rédaction.

 

10. Grimes – Visions (2012)

Visions n’est pas le premier album de Grimes. Or, c’est Visions qui a propulsé l’artiste Britanno-Colombienne aux premiers rangs de l’avant-garde électropop. Exploration inusitée d’une nouvelle forme d’harmonie musicale, Grimes surprend dès la première écoute par son pointillisme et ses nombreux effets vocaux. C’est la pièce Oblivion qui retiendra le plus l’attention, devenant un des plus grands faits d’armes de Grimes, voire l’une des plus grandes chansons pop de la décennie selon de nombreux critiques. La chanson, évoquant l’inquiétude face aux agressions sexuelles, a donné lieu à un vidéoclip tourné à Montréal, berceau artistique de l’artiste.

Il faudrait toutefois mentionner que des chansons de l’album comme Genesis et Skin mériteraient également une plus large reconnaissance. Gravitant éternellement entre le féérique, l’extatique et le lugubre (sans jamais être déplacée), l’approche agressive, aigüe, synthétique et décalée de Grimes est controversée. Mais après tout, n’est-ce pas une question de goût?

– Philippe Granger

9. GrimesArt Angels (2015)

Grimes est une perfectionniste. Sa musique, ficelée au quart de tour, se calque parfaitement à son visuel: criarde, variée, avec des clins d’oeil orientaux. Dans Art Angels, Grimes continue sur la même lancée que son succès Visions. Grimes se retrouve toutefois plus confiante et intime, misant davantage sur les paroles de ses chansons que pour Visions. Ainsi, la pièce-maîtresse de l’album, Flesh Without Blood, exprime son désir de liberté au sein de son monde. La chanson Art Angels, pour sa part, se veut une discrète déclaration d’amour à Montréal, berceau de sa carrière musicale. La violence de sa musique n’est par contre pas en reste: Kill V. Maim (chanson préférée de l’artiste en question) a été créée par Claire Boucher (alias Grimes) qui, par orgueil, a voulu démontrer qu’elle était capable de faire de la musique « agressive ». D’autre part, Scream surprend par l’utilisation de la langue chinoise et par les nombreux cris.

– Philippe Granger

 

8. U.S. GirlsIn a Poem Unlimited (2018)

Sous une enveloppe pop-rock accrocheuse, In A Poem Unlimited ne verse pas dans les sujets légers et superficiels, loin de là! Il est plutôt le véhicule de plusieurs récits de femmes qui cherchent à s’affranchir de la violence qu’elles subissent au quotidien. Meghan Remy y fait également le procès du patriarcat dans cette nouvelle ère #metoo tout en regardant vers le futur. Elle n’aborde pas ces sujets pour la première fois avec In A Poem Unlimited, mais sa façon de mélanger la pop et la politique est unique avec cet album et fait écho à la parole de multiples femmes à travers le monde.

– Amélie Boudreau

7. Milk & Bone – Deception Bay (2018)

Milk & Bone sait incarner un Montréal nouveau: leur musique urbaine anglophone, teintée par un féminisme mordant et une douce musique électropop les met à l’avant-scène d’un renouveau musical à Montréal, incarné notamment par Charlotte Cardin, Geoffroy et même Loud. Pour faire suite à Little Mourning, Milk & Bone dévoile Deception Bay en 2018. L’album se présente comme étant plus assumé, mais conserve le style du premier album, une approche fluide et relaxe, principalement axée sur la symbiose exceptionnelle entre Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin.

– Philippe Granger

6. Andy ShaufThe Party (2016)

The Party, c’est la réalisation artistique parfaite de l’introverti modèle. Andy Shauf y dessine l’intériorité de divers personnages dans des situations sociales typiques, avec tout ce que ça comprend de malaises, d’angoisses, de petites joies et de craintes. Des propos d’une profondeur et d’une sensibilité rarement aussi bien maîtrisées en chanson. Les mots s’y enchaînent avec une déconcertante facilité, se déposent avec tact sur les délicats canevas des compositions, arrangées avec tout ce qu’il faut de beauté et de fioriture indie-folk. Un gros disque, encore et toujours sous-estimé.

– Marc-André Mongrain

Voir le Top 5 et les mentions honorables par ici :

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