Kid Koala

Kid Koala présente Nufonia Must Fall à Montréal | L’amour au temps des robots-marionnettes

L’artiste montréalais Kid Koala présentera une version scénique de son projet Nufonia Must Fall à la Cinquième Salle de la Place des Arts, à Montréal, du 2 au 5 septembre 2016. Fidèle à ses habitudes créatives des dernières années, cette production intrigue par son audace et son inventivité. Kid Koala ne fait rien comme tout le monde… Sors-tu.ca est allé faire un tour à l’atelier où l’artiste et ses partenaires dans l’aventure Nufonia bricolent et pratiquent.


Par le passé, Nufonia Must Fall a été présenté dans plusieurs grandes villes en Amérique et en Europe : Toronto (en grande première, en juin 2014), Londres, New York, Los Angeles, San Francisco, Boston, Hamburg, Groningen et même en Australie. Il aura fallu deux ans avant que les fans d’ici puissent y avoir accès.

« C’est spécial de revenir à la maison, et je suis bien content. Parce que souvent, Montréal hérite des premiers shows de rodage, mais là, c’est l’inverse : nous avons pu raffiner le spectacle, en apportant des améliorations pendant deux ans, avant de venir le présenter ici », explique Kid Koala, en ajoutant que « nous prenons des notes après chaque show, afin d’ajuster et d’améliorer constamment le spectacle ».

D’ailleurs, le spectacle a toujours porté la griffe montréalaise, peu importe où la production était présentée. « Tout l’univers est fortement inspiré de Montréal. Il y a une scène à Berri-UQAM, une autre au belvédère Plaza. Le set designer Benjamin Girlis, quand il était ici, il marchait dans les rues de Montréal et il s’est beaucoup inspiré des structures brutalistes de l’architecture montréalaise des années 1950 et 1960. Et tous les décors portent un peu cette signature. »

kid-koala-nufonia-must-fall-07

 

Travail d’équipe

Présenté donc pour la première fois dans son patelin de Montréal, ce spectacle multidisciplinaire est une transposition scénique du roman graphique éponyme, qui prend la forme d’un « film animé en direct sur scène » portant sur un petit robot mélomane qui tombe amoureux d’une employé de bureau. Il y est question de modernisme, de relations émotionnelles et de technologie, le tout abordé avec la sensibilité propre à Eric San (de son vrai nom).

Kid Koala assure la portion musicale sur scène au piano et aux platines, accompagné de l’Afiara String Quartet, le tout sous la direction de K.K. Barrett (qui a notamment gagné 2 prix Grammys en carrière dans les années 1990, pour les vidéoclip de New Pollution de Beck en 1996 et Tonight, Tonight des Smashing Pumpkins en 1997).

Le marionnettiste Félix Boisvert.

Le marionnettiste Félix Boisvert.

Loin d’être un simple concert, le spectacle compte sur plusieurs expertises. « La musique ajoute au tout, mais c’est vraiment un effort de troupe, admet Kid Koala. Tout le monde dans cette équipe est un artiste à part entière, et tout le monde a travaillé très fort pour créer cet univers. »

L’action narrative se déroule principalement par le biais d’un tournage en temps réel d’une horde de marionnettes (créées par Clea Minaker, Patrick Martel, Félix Boisvert, et Karina Bleau), évoluant dans les décors miniatures méticuleusement conçus par Benjamin Gerlis.

Olivier Gaudet-Savard en est un autre qui joue plusieurs rôles clé lors de chaque performance : directeur technique, régisseur de plateau et éditeur vidéo en direct. « On a chacun plusieurs chapeaux (rires). En tant que directeur technique, mon rôle principal est de m’assurer que tout rentre bien sur la scène. La Cinquième Salle, par exemple, on l’a choisie parce que les gens vont être proches. Le rapport scène au plancher et public en gradins, c’est ce que ça nous prend. Ça va être limite coincé, mais ça va créer une proximité, ce sera très intime. »

En plus de gérer l’espace sur scène, Olivier Gaudet-Savard assure la fluidité de la projection vidéo, qui a pris beaucoup de galon sur le plan technique au fil des représentations. « Lors des premières fois, on avait des plans de transition fixes, mais maintenant, on a ajouté une ville, plein de petites scènes, tout ça. »  Chaque maquette dispose de son propre petit setup d’éclairage au LED, afin que le rendu vidéo soit parfaitement calibré pour les besoins de la projection en direct. « Mon grand défi était au niveau de l’éclairage, de créer quelque chose qui fonctionne mais qui se démonte. On ne travaille pas avec des spots, avec l’éclairage des salles, mais plutôt avec des mini-éclairages LED pour que ça fonctionne à l’écran et que ça donne un rendu un peu froid. »

L’ensemble de tous ces petits détails rend l’expérience complexe sur scène, mais ce genre de défi est loin d’effrayer les artistes impliqués. « Chaque soir, c’est comme tourner un film en direct, et on n’a droit qu’à une seule prise », explique Kid Koala, avant de confier que « lorsque tout fonctionne parfaitement, c’est un hit de dopamine incomparable ».

J’ai vécu la vie de DJ électro, seul sur scène, des milliers de fois. Et je peux te dire, il n’y a rien comme être dans un band !  Et ça (le projet Nufonia Must Fall), c’est le band le plus weird et le plus précis qui soit !  C’est très excitant en tant que performer.

Les billets (23,25$ à 42,25$) sont présentement en vente par ici.

Le spectacle dure environ 75 minutes, et les spectateurs sont priés de rester après le spectacle afin de pouvoir voir de plus près les maquettes et les marionnettes, ainsi que rencontrer les artisans.

Vos commentaires