crédit photo: Jérôme Daviau
Johnny Pilgrim

Taverne Tour 2023 | Johnny Pilgrim au O Patro Výs : Tex Lecor revisité pour un concert dans la joie et l’intensité

Johnny Pilgrim, c’est tout un personnage. Autant sur scène que dans la vie. Dans les années 90, il a réalisé des clips pour Guns N’ Roses, Def Leppard, Kiss et même la VHS Cliff’ Em All ! en hommage à Cliff Burton, le bassiste de Metallica décédé accidentellement. Sur la scène intime du O Patro Výs, il présente les titres de Tex Lecor, dans un concert généreux, décomplexé et intense, entre country et Americana.

Johnny Pilgrim s’installe tranquillement sur scène et d’un coup, le show est parti! Avec un band de feu, composé du couple duo Ariane Ouellet (violon, chœur) et Carl Prévost (guitare) qui forment aussi le groupe Mountain Daisies, les chums Éric Goulet (basse, chœur) et Jean Larocque (batterie) qui a joué avec Blaise et Daphné ainsi que Psychocaravane, Johnny Pilgrim chante de tout son cœur et joue de la slide sur une guitare dobro, tout en métal.

Avec une voix quelque peu éraillée qui a autant de vécu que son visage buriné au nez épaté de boxeur et de sourcils bien fournis, il chante avec sincérité, très heureux d’être sur scène. Et l’homme n’est pas avare en anecdotes, rappelant ses origines modestes quand il s’appelait Jean Pellerin à Salaberry-de-Valleyfield où, justement, les disques de Tex Lecor tournaient régulièrement. Et de préciser que Lecor, « il n’a pas juste chanté des niaiseries de chansons, il y a des vrais textes engagés ». Comme le titre l’Ostie de trou de calvaire qui fait référence au dur travail dans les mines d’Abitibi ou bien Ste-Scholastique Blues qui revient sur l’expropriation de masse des habitants de la ville pour la construction du désastre qu’est l’aéroport de Mirabel.

Dans la fougue du moment, Johnny décroche son câble de guitare, se mélange dans l’ordre des titres, « tout ce qu’il ne faut pas faire en show! » En fait, ça ne dérange personne, tant le chanteur incarne les titres de Lecor en les faisant siennes avec des versions parfois très country, d’autres fois plus Americana, avec un groupe toujours investi auprès du chanteur. Et les musiciens de Nora Kelly Band, la première partie, sont là pour assurer la danse et l’animation de foule.

Je m’attendais à un show plus folk et intimiste de Johnny Pilgrim. En fait, c’est un concert bien plus dansant et éclaté, avec de gros accents country. Et ce qui aurait pu devenir décousu est resté toujours totalement sous contrôle de Johnny Pilgrim, qui joue de son personnage mais reste un musicien bien à son affaire et qui sait partager son enthousiasme à l’audience.

 

Nora Kelly Band

C’est le Nora Kelly Band, un groupe montréalais, qui ouvre la soirée.

La meneuse du groupe, Nora Kelly, s’est découvert un côté country pendant la pandémie, mettant de côté son groupe DIPSHIT, un trio bien grunge et énervé, dont le premier album a tout de même été produit par un certain Steve Albini.

Le contraste est grand avec la formation de ce soir qui accompagne Nora Kelly au chant et à la guitare avec une guitare pedalsteel, une claviériste-choriste, un bassiste et un batteur énervé, également échappé de DISHPIT.

Le groupe présente sur scène les titres de leur album Perfect Pig, sorti cet été. Les chansons sont définitivement alt-country avec des titres bien construits et une vrai présence scénique de Nora Kelly. J’ai notamment apprécié un titre avec des lignes de guitares dissonantes entre les couplets qui sortaient davantage du cadre un peu sage du style. Il est à noter que le groupe était accompagné de leurs fans, bien bruyants et présents pour une belle ambiance festive.

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