Black Tusk

Holy Grail et Black Tusk aux Foufs de Montréal | Du talent métallique pas assez reconnu

Les deux groupes de métal, de Californie et Géorgie, ont bravé l’hiver québécois pour nous offrir de solides performances, malgré une faible affluence qui n’aura pas contribué à l’énergie de la soirée.

Mercredi soir, début mars, deux groupes relativement connus dans la scène, mais de styles différents : cela ne suffira pas à remplir les Foufounes Électriques en ce second jour de mars 2016.

Holy Grail : en force et en technique

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Le quintet de Pasadena (CA) voit ses fans montréalais grandir à chaque passage. Dommage que ce mercredi le son ne soit pas au meilleur, notamment au niveau du chant excellent de James Paul Luna, qui disparaît rapidement dans le reste des fréquences, sauf si on recule un peu dans la salle. Encore une fois les légendaires Foufs ne le sont pas en termes de sonorité… Et d’enchaîner plusieurs groupes sur une petite scène, devoir changer la batterie à chaque fois et s’installer tant bien que mal avec un rapide line-check, le résultat n’est jamais fameux. Tyler Meahl monte si vite son kit qu’il inverse par erreur ses grosses caisses pour nous afficher un « Grail Holy » !

Un concert assez court, introduit par Fight To Kill du premier album, et quelle énergie encore de la part de ce groupe. Ça headbang dans tous les sens, tout en assurant la rapidité et la précision du côté des guitares. Eli Santana est un monstre de scène, courant, sautant, grimpant partout, et shreddant sa ESP avec une force bûcheronesque. De l’autre côté de la scène, Alex Lee est toujours impressionnant de vélocité et de propreté dans ses solos. L’apothéose arrive lorsque les deux six-cordistes font des leads harmonisés. Ces gars-là sont des brutes, avec des compositions techniques et recherchées, parfaitement exécutées. Ils méritent tellement plus que cette salle peu remplie.

Trois titres du nouvel album sont joués, et passent très bien le test du live, malgré la difficulté d’entendre la voix. Le chanteur Luna semble un peu fatigué, mais se donne quand même à fond pour nous achever avec l’excellent My Last Attack.

Black Tusk : le trio pesant

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C’est le trio stoner-metal qui est tête d’affiche de cette tournée. Pourtant ils montent sur scène alors que la salle est presque vide… heureusement les gens reviennent rapidement devant la scène, mais ce n’est pas la folie furieuse qu’on attendrait. Plusieurs fans d’Holy Grail ne restent même pas et quittent la salle. Et en effet, il faut le reconnaître, ce sont deux public différents, et ce n’est peut-être pas la meilleure affiche pensée. Histoire de maison de disques encore.

Qu’importe Black Tusk est là pour nous écraser à coup de basse distortionnée et de gros son de guitare bien gras (peut-être pas aussi énorme et massif que sur album). Et le tout est appuyé  par un excellent batteur qui fait vraiment la différence. Encore une fois, du très bon niveau musical, le trio forme une entité qui groove et qui pèse, portée par les trois voix déchirées des musiciens. Car c’est une autre force de Black Tusk : tous les gars chantent, et c’est diablement efficace et dynamique. On regrette tristement l’absence et le charisme de Jonathan Athon, le grand bassiste à la longue barbe, décédé l’année dernière.

Des titres comme Bring Me Darkness (« Six ! Six ! Six ! »), Crossroad and Thunders ou le plus récent Desolation In Endless Times ont leur pesant d’efficacité, même si le son en général reste médiocre et tend à rendre le concert monotone par moment. Le très puissant Red Eyes Black Skies reste uns des meilleurs titres de la soirée, alors que le trio jouera aussi le récent God’s On Vacation. Encore une fois, ça joue très bien, et les musiciens donnent tout ce qu’ils peuvent, mais dur de trouver l’énergie dans une salle peu remplie, avec un public plus ou moins dedans.

Deux groupes excellents, talentueux, qui se donnent à fond, mais entre un public qui n’était pas assez nombreux et un son général vraiment médiocre, la soirée ne restera pas dans les annales. C’est à se demander si le détour par Montréal vaut le coup pour ces groupes de moyens labels en tournée. Le calendrier chargé en concert ce mois-ci, la neige et le froid auront peut-être enlevé du public, mais il faut reconnaître que les métalleux n’étaient pas (assez) au rendez-vous pour accueillir comme il se doit Holy Grail et Black Tusk, qui méritent bien mieux.

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