Prince Mychkine

Entrevue avec Prince Mychkine | Submersible : Un album aux mille facettes

C’est par un pluvieux matin de novembre que nous nous sommes entretenu avec Marc-André Labonté, frontman de la formation montréalaise Prince Mychkine. C’est d’ailleurs aujourd’hui même, mercredi 30 novembre que le groupe lancera officiellement son plus récent album, Submersible, au Ritz P.D.B. En fait, Submersible est bien plus que cela ; c’est le coeur d’un projet multidisciplinaire grandiose qui regroupe une vingtaine d’artistes afin de créer un univers unique à chacun.

Ça fait maintenant un mois que le Prince Mychkine nous dévoile progressivement, au rythme de deux fois par semaine sur le site Curious Montréal, les différents titres et collaborateurs de son plus récent projet, Submersible. Au départ un album concept aux inspirations shoegaze psychédélique francophone, il prend des proportions plus grandes que nature lorsque vient l’idée de réunir une vingtaine d’artistes de milieux et de disciplines différentes autour de l’album pour en venir à un projet bien plus riche. Déjà, lorsqu’on demande à Marc-André de décrire dans ses propres mots le projet, la première chose qui lui vient à l’esprit est « dense », et c’est bien le cas de le dire!

Passant de bijoux à la photographie, aux illustrations, à une murale éphémère et j’en passe, c’est toute une panoplie d’artistes qui ont chacun interprété l’album à leur manière pour créer des oeuvres qui leur sont propres, bien qu’elles s’organisent autour d’un même album. Marc-André décrit le thème qui l’entoure comme une drop humaine: «C’est une descente, un moment difficile, se faire frapper par les vagues de la vie, pis c’est remonter». En fait, l’album lui-même est structuré de cette manière, comme un cycle où on plonge, finissant un jour ou l’autre par ressortir.

Évidemment, les textes ne disent jamais clairement cela, ni ne précisent la cause de cette fameuse drop. Est-elle en lien avec une rupture amoureuse, un décès, une dépression, un échec professionnel ? C’est là que chaque artiste y met sa propre interprétation :

«Je voulais que [les artistes] s’approprient l’oeuvre, qui témoignait de leur vision, de comment ils ont compris ça. Ce que je trouve d’intéressant et qui fait en sorte que chaque oeuvre a sa propre vie, c’est que chaque oeuvre raconte une drop, mais de l’oeil de l’artiste»

Une année 2016 bien remplie

Ça fait longtemps que Prince Mychkine travaille sur cet album. En fait, au moment de sortir leur premier album, Brèches, en 2014, il y avait déjà des idées de chansons qui se retrouvent aujourd’hui sur Submersible, même que, dans un monde idéal, ce dernier serait paru à l’automne 2015.

Face à un processus créatif plus long que prévu et malgré l’immense pression qu’ils se mettent sur les épaules, le band termine l’album en mars 2016. «Ça a l’air long, pour moi, tout le cheminement de 2016. Donc, j’me replonge au début 2016. Au départ, je me mettais beaucoup de pression pour qu’il sorte, le disque, pour pouvoir faire d’autre chose », raconte-t-il à la mi-blague.

Toutefois, il faut se rendre à l’évidence: Submersible n’est pas «album d’été», comme dirait Marc-André. Cela les force, lui et son équipe, à repousser le lancement à cet automne. Avec autant de temps devant lui, c’est le moment idéal pour faire de l’album un projet grandiose.

C’est ainsi que, depuis janvier 2016, il coordonne les différents collaborateurs avec sa compagnie de production, Ton Son. C’est en effet sur lui que tombait la responsabilité de gérer les horaires de tous, les paychecks, sans oublier les nombreux imprévus qui peuvent survenir à n’importe quel moment.

«Je savais que je m’embarquais dans quelque chose de pas évident, mais en même temps, je savais pas à quoi m’attendre. Somme toute, en regardant le résultat final, je pense qu’on a fait quelque chose de beau.»

Si 2016 était remplie, il semble que 2017 le sera tout aussi pour Marc-André, alors qu’il veut vraiment faire honneur à la beauté des oeuvres de ses collaborateurs. Il soutient d’ailleurs qu’il est parfois difficile de rendre justice aux photographies ou aux illustrations en format web, c’est pourquoi il aimerait faire des expositions pour que les différentes oeuvres prennent toute leur forme.

Un lancement unique et interactif

Enfin, après avoir travaillé aussi fort sur un même projet depuis deux ans, il vient le temps de lancer officiellement l’album. Bien qu’on puisse se procurer l’album depuis vendredi dernier, c’est ce soir, au bar Le Ritz P.D.B., que le band offrira une performance du résultat final, accompagné d’un dizaine de musiciens et d’un atelier d’affiches signé l’Abricot:

«Ils ont créé des étampes, si tu veux, et les gens vont pouvoir les positionner sur l’affiche, ils vont printer [avec une presse à épreuve], et les gens vont pouvoir partir avec leur affiche du show, selon leur interprétation, selon ce qu’eux ont voulu créer. Tu fais ton mini Submersible sur ton affiche, et tu pars avec. »

Dans le fond, on peut dire que Prince Mychkine s’est entouré de bien plus de vingt collaborateurs pour ce projet! L’installation ne sera là que pour le lancement, bien que le band a dans les plans d’exporter le concept. Une chose est certaine, ce soir, on a hâte de voir le produit final de l’oeuvre, et d’entendre enfin, en live, ce que Submersible nous réserve.

 

Vos commentaires