Philippe Bond

Critique | Philippe Bond au Centre Bell

Philippe Bond tentait sa chance au Centre Bell vendredi soir, un exploit que peu d’humoristes québécois peuvent se vanter d’avoir accompli. Loin de paraître intimidé par l’expérience d’un show d’humour en amphithéâtre, le grand gamin mi-trentenaire semblait plutôt s’amuser ferme et profiter de chaque seconde de cette prestation de deux heures menée de main de maître.

Photo de courtoisie, par Tim Snow.

Photo de courtoisie, par Tim Snow.

Au-delà de ses talents d’animateur à la radio pour NRJ et à la télévision à The Price Is Right (version française, bien sûr), Philippe Bond est d’abord et avant tout un artisan du stand-up comique.

Avec plus de 225 représentations de son premier one-man show derrière la cravate (pour plus de 140 000 billets vendus !), Bond a assimilé la matière, qu’il déballe sur scène avec l’aise des grands de ce domaine.

Son humour repose sur l’anecdote, personnelle ou (la plupart du temps) familiale. Il se fait donc conteur, comme un jeune Jean-Marc Parent, mais avec une différente énergie dans sa présence scénique, quelque chose de Rachid Badouri, disons, mais moins typée, plus nuancée. Comme s’il avait fait plus de 300 fois la première partie de Louis José Houde, ‘mettons. Ajoutez à cela une mimique plus slapstick.  Voilà le portrait.

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Photo de courtoisie, par Tim Snow.

Côté contenu, la star du show, c’est son père. Un genre de Homer Simpsons québécois : personnage coloré, sans filtre, et véritable aimant à anecdotes. Le « bonhomme », comme il l’appelle souvent tout au long du show,  lui fournit du matériel hilarant qu’il exploite à fond, en jurant que « tout ce que je vous raconte, c’est vrai ! ».

Beau moment, d’ailleurs, en ce jour des grands honneurs pour la famille Bond, alors que l’humoriste a fait monter les membres de sa famille sur scène afin de les présenter à la foule avant la tombée du rideau. L’ovation monstre du Centre Bell semblait rendre Philippe Bond plus fier que lorsqu’on l’applaudissait lui.

Ce petit moment de remerciements venait clore une belle performance, habile et drôle à souhait, qui démontrait l’arrivée à maturité d’un nom qui s’impose dans le milieu de l’humour, en arrivant par un chemin de travers qui diffère de celui de ses homologues.

 

Consécration pour le pionnier de l’écurie d’humoristes d’evenko

« Après avoir fait 15 fois le St-Denis, ma gérante m’a dit : ‘On a deux choix : soit qu’on fait le St-Denis quinze autres fois, ou qu’on essaie le Centre Bell' », expliquait-il à son public, au rappel.

« Au départ, on visait 3500… Non, pas 3500$ – chu pas Patrick Huard! – 3500 billets!  Puis, on s’est rendu à 4000, 4500, 5000… Finalement, on est 6200 ici ce soir! »

evenko ne voulait pas rater son coup avec cette expérience importante, Philippe Bond étant le premier humoriste (premier artiste, même) dont la carrière fut gérée par le géant du spectacle québécois, dès 2009.

En juin 2012, un mois après qu’il eut remporté l’Olivier de l’année, evenko annonçait la tenue d’un show de Bond au Centre Bell. Presqu’un an à l’avance, donc.

Le vice-président exécutif et directeur général d’evenko Jacques Aubé et le propriétaire du Centre Bell (et du Canadien de Montréal) Geoff Molson ont d’ailleurs prêté main forte à l’humoriste en participant à une vidéo promotionnelle comique, présentée à la télé en guise de publicité, et au début du show, en guise d’introduction.

Le succès de ce spectacle à grand déploiement pour le pionnier de l’écurie evenko augure bien pour la suite des choses. Surtout qu’evenko semble bien déterminé à contribuer au milieu de l’humour : Sugar Sammy, Billy Tellier, François Morency et Etienne Dano font désormais partie de ce que l’on pourrait désormais appeler « la clique des humoristes evenko ».

Preuve de l’ouverture du milieu envers le nouveau joueur, Juste pour rire a d’ailleurs accordé à Philippe Bond l’animation de son tout premier Gala Juste pour rire, qui traitera du sujet des sports. Le gala se tiendra le 16 juillet prochain à la Salle Wilfrid-Pelletier, à l’occasion de l’édition 2013 du Festival Juste pour rire.

Philippe Bond n’en a pas fini avec son one-man show non plus. Il sera en spectacle à Brossard les 10 et 11 avril prochains, ainsi qu’à Québec le 28 mai. Quelques autres dates aussi en région.

Photo de courtoisie, par Tim Snow.

Photo de courtoisie, par Tim Snow.

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