Les Parlementeries

Critique Humour: Les Parlementeries à Montréal

Jeudi 28 octobre 2010 – Théâtre St-Denis 1 (Montréal)

La tradition des Parlementeries se poursuit cette année avec une formule davantage axée sur la comédie bon enfant que sur l’humour virulent.

Bien que Les Parlementeries aient perdu de leur mordant avec cette approche sobre et prudente, cette 6e mouture du spectacle a tout de même su charmer grâce au plaisir contagieux sur scène, à la cadence soutenue, aux textes bien adaptés aux personnalités réunies pour l’occasion et à leur interprétation généralement sentie.


Comédiens vs humoristes

Les ruptures de ton appréhendées en raison de l’amalgame de comédiens (Luc Picard, Marcel Leboeuf, Diane Lavallée, Pauline Martin, Luc Guérin, Martin Drainville, André Robitaille) et d’humoristes (Laurent Paquin, Les Denis Drolet et Billy Tellier sont les seuls « comiques » à bord cette année), n’ont pas vraiment eu lieu.  Du moins, pas suffisamment pour déranger.

La présence majoritaire des comédiens n’aura finalement servi qu’à Billy Tellier pour quelques boutades de bonne guerre.

La soirée s’est d’abord amorcée sur un sketch loufoque à thématique historique. Ce fut le seul véritable moment de « fantaisie » de la soirée, qui s’est poursuivie dans les règles plus classiques du concept des Parlementeries: c’est-à-dire en parodie de session parlementaire, prétexte parfait pour une cavalcade de punchs.


La démocratie en chambre

Contrairement au choc d’égos de l’an dernier (où le crêpage de chignon de Patrick Huard et Martin Matte avait fait ombrage aux autres participants), l’attention était mieux répartie cette fois-ci.

Du lot, le « chef de l’opposition » Laurent Paquin aura sans doute été le plus brillant dans cette formule qui sied si bien à son approche habituelle.

Luc Picard a su faire rire et émouvoir en incarnant un « premier ministre » arrogant et au-dessus de ses affaires (tiens donc…), alors que les Denis Drolet détonnaient joyeusement avec leur « Bloc Brun » complètement cabotin.

Quelques gentilles complicités se sont installées, notamment entre les Denis Drolet et Pauline Martin (qui dépoussiérait son personnage de Rose-Aimée Dupuis pour en faire une député indépendante s’affairant au tricot en chambre!), ainsi qu’entre Billy Tellier (représentant de l’aile jeunesse du parti de l’opposition) et Diane Lavallée (dont le rôle rappelait la frivolité de Thérèse dans La p’tite vie).

Les Parlementeries 2010 ne passeront peut-être pas à l’histoire, mais si cette inclusion massive de comédiens étaient mieux dosée, avec – pourquoi pas – le retour de quelques humoristes plus à l’aise avec la matière politique comme Guy Nantel, Daniel Lemire ou Martin Petit, la recette pourrait bien atteindre un équilibre intéressant l’an prochain.



Auteurs :
Marie-Lise Chouinard, Daniel Langlois, Yvon Landry, Paco Lebel, Réjean Paré, Pierre Sévigny et Christian Viau

Direction artistique : Pierre Bernard

Mise en scène : Dominic Anctil

* Les Parlementeries seront présentées à nouveau le vendredi 29 octobre à 20h, puis le samedi 30 octobre à 16h puis 20h, au Théâtre St-Denis 1 à Montréal. *

Événements à venir

Vos commentaires