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Critique | La force tranquille d’Hozier au Métropolis de Montréal

La sensation irlandaise Hozier (Andrew Hozier-Byrne de son nom complet) derrière le méga-succès Take Me To Church était de retour en ville mardi soir, alors qu’après le Théâtre Corona il y a quelques mois, il prenait cette fois possession du Métropolis. 

Sans grand décorum, mise en scène ou éléments scéniques époustanflants, d’ailleurs. Le concert d’Hozier s’est déroulé dans la sobriété et la simplicité, mettant de l’avant la musique à son état pur, la qualité de l’exécution de celle-ci et surtout, toute la richesse du talent du jeune musicien de 24 ans.

Pour plusieurs, Hozier, c’est l’homme derrière un seul succès, une certaine Take Me to Church, dont, admettons-le, on a marre d’entendre jouer en boucle sur les ondes radio. Même si la pièce est puissante, en plus de traiter et de dénoncer avec finesse un sujet encore trop tabou, c’est-à-dire le rejet de l’homosexualité par l’Église, il faut quand même s’attarder au répertoire complet de l’artiste, qui ne manque pas de diversité.

Hozier s’est permis, à notre grand bonheur, d’interpréter son premier album homonyme dans son intégralité, en plus d’offrir 2 reprises et une pièce tirée de son EP, la jolie Arsonist’s Lullabye. 

Photo par Vanessa Leclair

Photo par Vanessa Leclair

On l’a dit plus tôt, la mise en scène n’a rien d’épatant. Hozier est seul à l’avant de la scène, supporté par ses six musiciens, dont deux choristes à l’arrière, et il passe le plus clair de son temps debout derrière sa guitare et son micro. Mais ça n’a aucune importance. Ce qui sauve la donne, c’est sa solidité, son aplomb, son calme. Hozier est une sorte de force tranquille qui se dégage par sa voix grave, puissante. Sa facilité à chanter est complètement désarmante.

Mais il est aussi tout un virtuose sur l’instrument à 6 cordes maniant les rythmes blues-rock avec agilité notamment sur It Will Come Back et Jackie and Wilson.

Seule chose dommage: entendre les gens discuter bruyamment durant des pièces plus calmes comme sa reprise de Illinois Blues, et de voir le flot de spectateurs se déverser vers la sortie dès les dernières notes de Take Me To Church. Tant pis pour ceux qui auront manqué une très cool reprise de Problem d’Ariana Grande.

On espère surtout que la plupart aura finalement compris qu’Hozier, c’est pas mal plus qu’une chanson.

George Ezra en première partie

Photo par Vanessa Leclair

Photo par Vanessa Leclair

Le jeune George Ezra s’occupait de réchauffer la salle, déjà de retour en ville à peine plus d’un mois après sa dernière visite… au Centre Bell. Il ouvrait alors pour une autre sensation de la dernière année, Sam Smith.

Il avait donc revêtu pour l’occasion son jersey du CH, son nom bien visible au dos, et l’a gardé durant toute sa prestation, même s’il a à un moment confié que c’était plutôt inconfortable pour jouer de la guitare.

Ezra s’est plutôt bien acquitté de sa tâche, sympathique et blagueur dans ses interventions, débutant par l’entraînante Cassy O’ et quittant (en avant-dernière chanson) avec son succès Budapest. Même si lui aussi restait plutôt statique derrière son micro et sa guitare, c’est quant à lui sa personnalité qui venait compenser.

Grille de chansons (anticipée)

Angel of Small Death and the Codeine Scene
From Eden
Jackie and Wilson
Someone New
To Be Alone
It Will Come Back
In a Week
Illinois Blues (reprise de Skip James)
Like Real People Do
Arsonist’s Lullabye
Sedated
Foreigner’s God
Take Me to Church

Rappel
Cherry Wine
Run
Problem (reprise de Ariana Grande)
Work Song

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