Critique | Féfé au Cabaret du Mile-End

Pendant que le Centre Bell vibrait au son de Queen et Adam Lambert, au Cabaret du Mile-End, c’est Féfé qui faisait danser la foule. En tête d’affiche de ce concert du Festival International des Nuits d’Afrique, le chanteur-animateur-de-foule n’a pas déçu, loin de là!

On avait pu apprécier son talent et son énergie en juin 2013, dans le cadre des Francofolies, alors qu’il avait fait la première partie de Karim Ouellet. Mais lundi soir, Montréal pouvait profiter d’une soirée complète en sa compagnie et, accompagné de ses musiciens, Féfé a été en mesure d’offrir une bonne variété de pièces, issues de ses deux albums : Jeune à la retraite (2010) et Le charme des premiers jours (2013).

À mi-chemin du spectacle, il y est allé d’une leçon de drague à sa façon, avec la très bonne C’est comme ça. Il s’en est d’ailleurs donné à coeur joie en allant danser dans la foule et en charmant qui voulait bien se laisser séduire. Comme le veulent les paroles de cette chanson, Féfé est vraiment « le genre de type qui n’a pas son pareil », surtout lorsqu’il se retrouve sur scène, devant son public.

Si Féfé a sa musique dans le corps, il fait en sorte que ce soit également le cas pour son public, tant il l’implique à chaque chanson et ce, tout au long de sa prestation. Un spectacle de musique, oui. Un cours de mise en forme, certainement!

Rapidement, son charme et son énergie ont opéré sur tous ceux qui étaient réunis au Cabaret du Mile-End.

À voir, en chair, en os et en sueur!

En spectacle, Féfé n’hésite pas une seconde à faire participer la foule. S’il demande de l’énergie à son public, c’est que lui et ses musiciens sont prêts à la lui redonner en double. Et si jamais l’un d’entre eux – « Régis le bassiste », par exemple – venait à trouver que la foule ne se faisait pas assez entendre, il faudrait alors remédier à la situation, sans quoi un musicien pourrait tout simplement ne pas recevoir assez d’énergie pour continuer à jouer.

Quand cela se produit, Féfé incite tous ses fidèles à se faire entendre, pour que ses musiciens, qui ne comprennent que la langue de « l’énergie », puissent alors reprendre vie. Le tout est fait de façon humoristique et derrière ces plaisanteries, on voit bien que le chanteur n’a qu’un but en tête : que tous passent un excellent moment et quittent le sourire aux lèvres, une fois le spectacle terminé.

Mais derrière toute cette animation de la foule, on décèle une complicité extraordinaire entre Féfé et ses compagnons. Il les taquine dès qu’une occasion se présente, mais surtout, il leur laisse assez de place pour qu’ils puissent démontrer l’étendue de leurs talents respectifs.

On a qu’à penser au petit duel qui opposait les musiciens organiques et DJ Fun. Les guitariste, batteur et bassiste s’en sont donné à coeur joie en interprétant quelques extraits de chansons, tantôt rock, tantôt plus rap. Par la suite, c’est DJ Fun qui montrait son savoir-faire, aux côtés de Féfé.

Même si la foule avait fait savoir par applaudissement qu’elle préférait les sons tirés des « vrais» instruments, c’est DJ Fun qui a été déclaré gagnant, au grand dam du public. Féfé se sentait visiblement farceur, lorsqu’il a proposé une réconciliation des plus harmonieuses : le DJ devait donner un bec sur la joue de chacun des musiciens afin que la paix règne encore sur scène. Féfé a ensuite éclaté de rire en disant qu’il allait très bien dormir. Visiblement, on assistait à une blague entre eux, mais la situation était tout de même très drôle!

Quelques instants plus tard, le spectacle se poursuivait alors que la formation offrait sa version d’un classique de Bob Marley, Buffalo Soldier.

Fidèle à lui-même, Féfé a offert une prestation plus que solide, avec une grille de chansons frôlant la perfection, pendant plus de 80 minutes. Il y avait de quoi faire plaisir à tous en alternant les pièces de ses deux albums et quelques plaisanteries. Il aurait été difficile de ne pas apprécier cette soirée. Et s’il devait y avoir un palmarès des artistes à voir sur scène, tous styles confondus, il y a fort à parier que Féfé en ferait partie. En pointant sa chemise, qui avait pris une teinte plus foncée durant sa prestation, il a fait remarquer qu’il avait vraiment tout donné ce qu’il avait! Mais ça, on le savait déjà.

Fabrice Koffy en première partie

Originaire de Côte d’Ivoire, Fabrice Koffy, qui est établi à Montréal depuis un dizaine d’années, est venu partager sa poésie avec les gens réunis au Cabaret du Mile-End. À ses côtés, on retrouvait son guitariste, Guillaume Soucy, qui venait ajouter une touche musicale aux textes très imagés de Koffy.

Tantôt poète, tantôt slameur, Fabrice Koffy a livré quelques-uns de ses textes, qui abordent des sujets variés comme l’amour, la peur ou la quête d’identité. Le tout sur une trame musicale à la guitare, de quoi garder en éveil ses neurones, pour bien comprendre ce qui découle de sa plume.

Avec son micro et ses mots, il a fait voyager la foule un peu partout : dans son quartier, dans son bloc appartement alors qu’il prenait l’identité de « Serge, 32 ans », pour présenter tous ses voisins qui forment une communauté où tout le monde se tient, dans les bons comme dans les moins bons coups. Son imagination semble sans borne et sa façon de raconter est tout simplement ravissante. Une première partie un peu moins habituelle que ce qu’on voit généralement, mais tout de même très remarquable!

 

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