The Decemberists

Critique concert: The Decemberists à Montréal (Olympia)

Lundi 31 janvier 2011 – L’Olympia (Montréal)

Les multiples facettes des décabristes

Le groupe américain The Decemberists était de retour à Montréal pour y présenter le contenu de son nouvel album, le charmant mais classique The King is Dead, ce qui ne l’a pas empêché de piger dans le restant de son répertoire bigarré…

Les centaines de gens réunis à L’Olympia ont ainsi eu droit à une prestation en deux temps, couronnée par une paire de climax (pré-rappel, puis rappel) où la fantasie et l’intensité étaient au rendez-vous.

Lent départ

Les vingt premières minutes n’annonçaient pourtant pas une soirée mouvementée ou haute en émotions.

Les cinq compères, à qui s’ajoute pour cette tournée la violoniste et « choriste de luxe » Sara Watkins , ont gentiment livré des versions proprettes de The Sporting Life (tirée de Picaresque, paru en 2005), puis 3 titres du nouveau disque: Calamity Song, Down By the Water et Rise To Me.  De bien bonnes chansons, mais les moutures offertes souffraient d’un conservatisme un peu ennuyant. La soirée s’annonçait joliment tranquille…

Puis le groupe nous a plongé dans un pan plus éclaté de son catalogue avec la captivante The Bagman’s Gambit… Enfin un peu de folie!

La table était mise pour une exploration de la complexité sournoise de certaines compositions des Decemberists.

Mené de main de maître par le leader et chanteur Colin Meloy, qui gagnait lentement la foule avec son étrange charisme d’intello faussement hautain, la bande faisait preuve d’une synergie étonnante qui permettait à la foule de suivre la troupe dans les moindres détours de Won’t Want For Love et The Island, chanson progressive en 3 parties.

Si ces moments plus rock ont bénéficié de l’exécution sans faille de la section rythmique et de la guitare électrique de Chris Funk, ce sont les splendides consonances vocales de Meloy et Watkins qui ont surplombé les titres à instrumentations plus organiques comme Los Angeles, I’m Yours, January Hymn et Rox In the Box.

Les instruments à cordes s’harmonisaient à merveille: Meloy alternait entre guitare acoustique standard, et guitare acoustique 12-cordes, alors que Funk, lui, y allait parfois de mandoline, dobro ou lap steel.  Les subtiles touches d’orgue Hammond et d’accordéon de Jenny Conlee ajoutaient tout ce qu’il fallait de souffle à l’ensemble.


Deux finales tout feu tout flamme

La première partie s’est terminée sur une version très percutante de The Rake’s Song et le classique de Picaresque, la divertissante Sixteen Military Wives, avec une finale d’une intensité que la première demi-heure ne permettait pas de soupçonner.

En rappel, Meloy a offert 2 prestations (presque) acoustiques: Red Right Ankle (tirée de Her Majesty) et la toute neuve June Hymn, une catharsis idéale.

Tout juste avant cette dernière en guise d’aurevoir, les 6 membres se sont amusés ferme avec le conte musical The Mariner’s Revenge Song – encore une autre de Picaresque – pour clôre une soirée beaucoup plus satisfaisante qu’on ne l’aurait cru après 4 chansons…

Grille de chansons:
1. The Sporting Life
2. Calamity Song
3. Down By the Water
4. Rise to me
5. The Bagman’s Gambit
6. Won’t Want For Love
7. The Island
8. Los Angeles, I’m Yours
9. January Hymn
10. Rox in the Box
11. This is why we fight
12. The Rake’s Song
13. Sixteen Military Wives

Rappel
Red Right Ankle
The Mariner’s Revenge Song

Rappel 2
June Hymn

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