Squarepusher

Critique concert: Squarepusher à Montréal (Piknic Electronik)

Samedi 28 juillet 2012 – Parc Jean-Drapeau (Montréal, Piknic Electronik)

L’Anglais Squarepusher, de son vrai nom Tom Jenkinson, nous a finalement rendu visite à Montréal dans le cadre du Piknic Électronik. N’étant pas venu à Montréal depuis presque dix ans, nous avions très hâte de voir ce que le DJ signé sur le label de renommée Warp Records nous réservait…

Photo par Valérie Patry

La soirée a commencé avec le logo de Squarepusher sur écran géant avant que l’artiste n’arrive sur scène. Une intro plutôt longue mais qui faisant allusion au ton de la soirée ; des fréquences aigues aux sonorités électroacoustiques.

Coiffé d’un casque qui nous rappelait les Daft Punk, il entreprit aussitôt des beats de drum n’ bass secs et « dans ta face ».

Les visuels, tout au long de la soirée, vont rester d’un ton très monochrome, entre le noir et le blanc. Bien qu’il enchaîne des sonorités de son nouvel album Ufabulum sorti en mai dernier, on attend impatiemment le « vrai » drum n’ bass, alors que ses nouvelles pièces tournent plutôt autour du dubstep expérimental.

Le public, composé à un tiers de vrais fans de Squarepusher et à deux tiers de gens qui veulent juste s’amuser et danser est plutôt captivé par l’esthétique des images et la répétitivité de ses rythmes.

Squarepusher, aux allures robotiques, remercie la foule après chaque morceau en levant les bras et faisant des signes de paix. Il maîtrise son sampler en jouant avec les fréquences hautes et basses. Son « flow » continu nous hypnotise, tout en étant captivés par les visuels toujours monochromes, mais qui changent de dimensions en cercles ou en carrés. Son casque, qui ne couvre que les trois quarts de son visage, illumine les mêmes images que sur l’écran derrière lui.

 

Un robot avec des sentiments

La beauté de sa musique c’est le paradoxe entre des claviers mélancoliques et mélodiques et une batterie extrêmement répétitive, échantillonnée et rapide. Les visuels vont changer un moment avec des teintes bleu et rouge pour vite revenir aux teintes monochromes. Squarepusher, un musicien instruit et éduqué, ne joue pas seulement qu’avec ses fréquences, mais il manipule également son clavier avec des sonorités dramatiques et dynamiques.

Photo par Valérie Patry

C’est seulement après quelques chansons que le drum n’ bass nous frappe fort, mais pour très vite être dilué dans une sorte de dubstep expérimental. Squarepusher, un personnage culte, souvent remarqué pour sa musique électronique à saveur « intellectuelle », ne nous inspire rien d’autre que du respect jouant avec les hautes et basses fréquences pour finalement nous donner un mélange de fréquences moyennes sans trop de « snares ».

Une cacophonie harmonieuse, mais trop courte…

Finalement, Tom Jenkinson sort sa basse, on s’attend à entendre des classiques organiques tels que son premier album Feed Me Weird Things, mais on a droit plutôt à un exploit de virtuosité aux sons très électroniques, sa basse ne servant que de fusil à hautes fréquences, mais qui nous démontre tout de même son vrai talent en tant que musicien.

Le tout fini trop vite, Squarepusher fait une sortie abrupte alors qu’on s’attend à un rappel, mais qui n’aura pas lieu. On aura eu l’impression d’assister à un concert du Squarepusher évolué en version 2012, un Squarepusher qui peut-être essaie de suivre l’ère du temps ou qui peut-être veut simplement explorer d’autres alternatives, quoicque pour les fans de ses classiques, on restera avec l’envie d’en entendre plus sans pourtant être tout à fait satisfaits. Une performance peut-être trop courte, mais il faisait bon observer un pionnier qui ne cesse de se surpasser.

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