Nicole Atkins

Critique CD: Nicole Atkins – Mondo Amore


Nicole Atkins
Mondo Amore

Quatre ans après la sortie de Neptune City, un album lancé dans la plus grande indifférence (si ce n’est quelques apparitions télé, dont une visite chez David Letterman) et presque un an après son « divorce » d’avec Columbia Records, qui désirait lui faire prendre un virage plus commercial, voici enfin le deuxième opus de la jeune chanteuse brooklynoise Nicole Atkins.

Mondo Amore est le fruit d’un travail acharné de la part de Nicole Atkins pour faire respecter son art et marque une réelle évolution sur son prédécesseur : plus sombre, crue et honnête qu’auparavant, la musique prend l’auditeur aux tripes, l’entraînant dans des élans de beauté extrême ainsi que de sauvage cruauté.


Impressionnante cohésion

Empruntant tantôt au blues, tantôt au rock ainsi qu’à la pop, Atkins nous fait visiter, sur ce disque, les méandres de son esprit. Elle partage avec nous sa haine, son désespoir et sa colère, traitant de sujets qui l’ont marquée au fil des quatre dernières années (peines d’amour, déceptions professionnelles, etc.). Sur de solides chansons qui se marient les unes aux autres, Nicole créée un sentiment de cohésion qui fait de ce disque une œuvre majeure, mature et réfléchie.

En ouverture, l’inquiétante Vultures, dont la sonorité rappelle Led Zeppelin, montre l’étendue de la colère accumulée chez la chanteuse et donne le ton de l’album. La voix d’Atkins (plus puissante, mais également plus écorchée et vulnérable que jamais) est l’ingrédient magique des chansons; à la croisée des chemins entre Janis Joplin, Mama Cass et Roy Orbison, sa voix a acquis au cours des dernières années une grande maturité.

L’apparent optimisme de l’entraînante Cry Cry Cry fait contraste au texte sombre de cette chanson qui pourrait fort bien être un succès radiophonique. La sublime Hotel Plaster est une complainte toute en douceur où Atkins fait preuve d’une élégante retenue au chant.

La jeune femme dévoile à nouveau son côté rock sur You Come To Me, où son groupe The Black Sea a la chance de prouver de quoi il est capable et ça déménage!

My Baby Don’t Lie est un surprenant country-rock à la Woody Guthrie. Un morceau ludique qui fait contraste musicalement, mais dont le texte s’inscrit parfaitement dans le thème de l’album.

Sur la deuxième moitié du disque, la colère fait graduellement place au pardon et au romantisme. This Is For Love et You Were The Devil nous renvoient à la mélancolie du premier album, tandis que War is Hell voit une Atkins à la sensibilité à fleur de peau.

Heavy Boots et The Tower viennent conclure l’album de manière éloquente, surtout la dernière, pièce épique et réelle montagne russe d’émotions sur laquelle Atkins et son band déploient l’étendue de leurs talents.

Avec Mondo Amore, Nicole Atkins fait son entrée dans les ligues majeures, démontrant d’avantage d’assurance dans l’écriture ainsi qu’au chant, et s’entourant d’un groupe qui sait transposer à merveille ses émotions. Un album séduisant, à la fois sombre et rafraîchissant.

Cliquez ici pour lire l’entrevue que Nicole Atkins a accordé récemment à Sorstu.ca et venez découvrir l’artiste en spectacle le 25 février à La Salla Rossa.

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