Critique album | Yo La Tengo – Fade
La mythique formation américaine Yo La Tengo est de retour avec un 13e album, intitulé Fade. Héritiers du Velvet Underground, contemporains de Sonic Youth et influenceurs de toute une génération noise-rock, Ira Kaplan, Georgia Hubley et leur bande démontrent leur pertinence renouvelée sur ce nouvel opus à la fois rafraîchissant et familier.
C’est épatant de constater à quel point le groupe butine d’un genre à l’autre sur ce nouvel album, sans jamais perdre le fil. D’une boucle rock psychédélique sur la pièce d’ouverture Ohm (voir vidéoclip ci-bas) au folk-pop qui trottine joyeusement sur Is That Enough?, il n’y a qu’un pas.
On retrouve la maîtrise du fuzz et du larsen sur Paddle Forward, qui demeure tout de même très accrocheuse. Plus mystérieuse et ralentie, Two Trains analgésie le cerveau, avant que la jolie The Point of It ne le réveille pour ne rien manquer de la finale : l’excellente Before We Run, qui démontre bien la grande force de Yo La Tengo dans les morceaux apaisés qui se développent lentement mais surement vers un climax.
À part cette dernière, chaque pièce est passablement linéaire, mais l’ensemble révèle une grande variété. À plusieurs égards, l’esthétique de Fade ressemble à rien d’autre que du Yo La Tengo. Quelques titres évoquent même I Can Hear the Heart Beating as One, l’album de 1997.
Et bien que Yo La Tengo aime bien se foutre des contraintes de temps et étirer la sauce comme bon leur semble, Fade bénéficie du bon jugement du groupe, qui clôt l’album à tout juste 45 minutes. Sans aucun point mort… ni aucune chanson véritablement épique, diront certains. Mais c’est là le charme de l’album: son approche décontractée qui s’applique à bien construire chaque ambiance au lieu de chercher à en mettre plein la vue.
* Yo La Tengo sera en concert au Théâtre Corona Virgin Mobile le 11 février prochain. Plus de détails.
- Artiste(s)
- Yo La Tengo
- Catégorie(s)
- Indie Rock,
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