The Luyas

Critique album | The Luyas – Animator

The Luyas - Animator The Luyas Animator

Troisième album en 4 ans pour le groupe montréalais The Luyas, Animator porte plutôt mal son nom.  Plutôt que d’animer et enflammer qui ou quoi que ce soit, il caresse les cheveux, embrasse les yeux, tamise les lumières. Et s’enfuit. Un agréable mais frustrant préliminaire de trois quarts d’heure.

Probablement n’est-ce qu’à la voix de Jessie Stein, chanteuse et multi-instrumentiste, et aux arrangements se rattachant audit instrument vocal que revient le blâme. Parce que tout au long des titres, on ne retrouve qu’un seul timbre, toujours accompagné du même léger écho. Toutes les paroles ne sont que murmurées.

Se faire susurrer à l’oreille, c’est sexy, mais après 45 minutes de réchauffement tympanal, on se lasse. On espère passer à autre chose, mais ici, ça n’arrive jamais.

Ce qui est doublement dommage du fait qu’instrumentalement parlant, l’album est un petit bijou. Mi-organique, avec ses violons, guitares, cuivres et son moodswinger (googlez-le, ça vaut le coup), mi-électro, avec ses innombrables étages de brouillard sonore et ses bruits de lasers.

On ne s’étonne d’ailleurs même pas de l’arrivée des lasers tant on s’habitue rapidement à l’univers musical des Luyas. Évidemment, quand la première pièce de l’album s’appelle Montuno, dure 9 minutes, desquelles 3 ne sont qu’une montée dramatique de bruits, ça ouvre la porte pour pas mal n’importe quoi.

Pourtant, la pièce d’après, Fifty-Fifty (le premier single) est assez pop pour aller chercher tout fan de Metric. On y retrouve d’ailleurs de petits éléments Arcade Fire-esques.

Chose probablement attribuable au fait que la bande de Jessie Stein s’est entourée de membres de la désormais légendaire formation. Sarah Neufeld, violoniste d’AF, apparaît ainsi sur plusieurs pièces.

Visiblement aficionados de violons, ils ont aussi collaboré avec le canadien Owen Pallett.

Dommage qu’aucun de ces invités n’ait pensé à suggérer une tentative de peut-être, si possible, penser à, légèrement, élargir le registre vocal présent sur l’album à plus de quelques notes soufflées à messe basse.

 

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