Sun Kil Moon

Critique album | Sun Kil Moon – Benji

Sun Kil Moon - Benji Sun Kil Moon Benji

La rumeur entourant le disque Benji de Sun Kil Moon était très bonne durant les semaines qui ont précédé sa sortie. Après plusieurs écoutes, on ne peut qu’acquiescer à la rumeur. Benji de Sun Kil Moon n’est rien de moins que remarquable.

Sun Kil Moon est le projet solo du talentueux et expérimenté Mark Kozelek. Surtout connu pour avoir été à la tête du groupe Red House Painters durant les année 1990, le musicien quadragénaire poursuit une carrière solo depuis 2003 et Benji est son sixième long-jeu.

L’une des choses qui frappent le plus durant les minutes qui suivent la première écoute de Benji, c’est la maturité et la mélancolie incurable du musicien. D’ailleurs, les paroles jouent un rôle de premier plan sur ce disque. À 47 ans, Mark Kozelek a beaucoup vécu et son regard est suffisamment affûté pour qu’il puisse livrer avec justesse ses émotions et ses observations à l’intérieur de textes merveilleusement ficelés qui traitent de l’enfance (Dogs), la famille (I Can’t Live Without My Mother’s Love, I Love My Dad) et la mort (Truck Driver, Pray For Newtown). Actuellement, dans la tradition de la musique d’auteur-compositeur-interprète, seuls les artistes de la trempe de Bill Callahan et Will Oldham peuvent se targuer de signer des textes aussi humains et émouvants.

Cela dit, les confessions de Mark Kozelek ne seraient pas aussi vibrantes sans les sublimes compositions et arrangements qui agissent comme un baume sur les tympans de l’auditeur. Dominé par la guitare acoustique, les onze morceaux qui composent Benji profitent de mélodies parfois ensorcelantes. C’est notamment le cas de l’hypnotisante chanson intitulée I Watched The Film The Song Remains The Same. Celle-ci bénéficie d’une admirable mélodie de guitare jouée à l’aide de la technique appelée finger picking. Micheline et Ben’s My Friend, les deux dernières pièces de l’album amènent avec elles de nouveaux instruments dont le piano et le saxophone. L’ajout de ces nouvelles sonorités et textures ne fait qu’enrichir l’écoute.

Considérant l’importance que prennent les paroles et l’interprétation sentie de Mark Kozelek, le choix de s’accompagner principalement à la guitare est pertinent. Après tout, la guitare acoustique est un instrument qui cohabite bien avec la musique d’auteur et la chaleur du bois est propice aux confessions.

Finalement, dans son ensemble, Benji offre des instrumentations épurées et magnifiées par des arrangements judicieux ainsi qu’une très belle et discrète réalisation qui laisse toute la place à la remarquable prestation de Mark Kozelek.

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