Snoop Dogg

Critique album | Snoop Lion – Reincarnated

Snoop Dogg - Reincarnated Snoop Dogg Reincarnated

Il était très attendu, ce premier album de Snoop Lion. Entre autres parce que la curiosité d’entendre un homme qui a prôné la violence toute sa vie chanter tout à coup l’amour rasta est grande. Le résultat? Pas le meilleur album reggae, mais somme toute un bien bon album pop.

Franchement, personne ne s’attendait vraiment à ce que Snoop ne réinvente le reggae. Il est homme d’hip-hop, et peu importe l’illumination qu’un voyage en Jamaïque puisse avoir causée, il ne peut se lancer dans un style qu’il n’a jamais même effleuré et devenir Bob Marley.

Ce qu’il peut faire par contre, c’est prendre sa sensibilité pop (on se rappellera qu’au cours des dernières années, le Snoop a pris un virage assez accessible et fait un duo avec Katy Perry, genre), s’adjoindre de producteurs reggae et malaxer le tout. Ça, ça marche. Ça donne un très bon album estival et léger, avec d’excellentes pièces comme Here Comes the King et Lighters Up, qui permettront sûrement à l’artiste d’avoir la diffusion radiophonique qu’il n’a jamais pu avoir.

C’est donc sur le dub de nul autre que Major Lazer (qui est derrière pratiquement tous les titres) que le roi de la jungle fait quelque chose que bien des rappeurs n’arrivent pas à faire: chanter. Viennent aussi prêter leurs voix des acolytes comme Drake, Akon et… Miley Cyrus. Une brochette très pop mais qui permet à Snoop de rester dans un créneau qu’il maîtrise, et de rester crédible, malgré la métamorphose.

Bon, « crédible » est un bien grand mot.

La musique l’est, on comprend que la nouvelle direction sonore est une étape qui a tout de même du sens dans la carrière du Lion.

Même le nouveau message l’est. Il est tout à fait probable, voire honorable, qu’un homme s’assagisse en vieillissant. Et même si les flashbacks du Snoop qui chantait « Got about 50 guns, and I love all of ‘em the same- BANG BANG » sur Bitch Please 2, ou qui faisait simplement une chanson titrée Bang Bang avec La Coka Nostra, reviennent sans cesse en tête à l’écoute de pièces comme No Guns Allowed, reste qu’on le croit dans son rôle de prêtre de l’Amour.

Ce qui vient saboter tous ces efforts, ce sont les rechutes de Snoop dans la peau du rappeur qui ne jure que par l’argent. Un peu comme quand il nous décrit, dans Here Comes the King, ce qui semble être son véhicule, tout d’or et de chrome habillé avec des diamants dans la valise.

Légèrement contradictoire avec les sermons sur le partage, non?

*Chanson qui n’aurait jamais dû paraître sur cet album : l’exécrable probable futur hit de club qu’est Get Away.

 

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