Critique album | Damon Albarn – Everyday Robots
Difficile à croire qu’en vingt-cinq ans de carrière, Damon Albarn n’avait fait d’albums solo, en dépit des nombreux genres musicaux empruntés au fil des projets, de Blur à Gorillaz. À la mi-quarantaine, ce premier projet portant son nom s’avère, sans surprise, introspectif, charmant et fort différent de ce qu’il a produit auparavant.
Esprit créatif prolifique, Damon Albarn n’a jamais été le genre à faire du surplace. Mais s’il y avait une constante à date, c’était cette distance entre son écriture, ses préoccupations, ses personnages et lui-même, l’homme derrière tout ça.
Sur Everyday Robots, l’artiste se dévoile un peu plus, ce qui donne lieu à un album solo plus calme, posé, un album de talent d’auteur compositeur pur.
Le chant est à l’avant-plan, même si la voix est doucement posée sur les compositions. Le jeu de guitare ou de piano s’avère très réservé, minimal, et déploie les mélodies sur des rythmes synthétiques, programmés, mais pas de style drum-machine : ce sont plutôt des percussions formées à partir de simple bruits du quotidien, choisis minutieusement.
En ce sens, le disque de Damon Albarn va un peu à contre-courant de notre époque : c’est un album tout sauf clinquant, un disque au charme subtil, aux arrangements dépouillés mais combien efficace.
Si la carrière de Damon Albarn a souvent eu l’air d’un gros party aux multiples souffles, là on se retrouve en lendemain de veille. Pas nécessairement une gueule de bois douloureuse, mais plutôt un moment paisible où l’exubérance fait place à l’intériorisation.
Sans surprise, donc, Everyday Robots s’avère incontournable : un album de coeur, émouvant, superbe dans sa simplicité, plein de mélancolie, d’humilité et d’humanité.
Une oeuvre pop, mature, contemporaine. très réussie.
- Artiste(s)
- Blur, Damon Albarn, Gorillaz
- Catégorie(s)
- Pop, Rock,
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