crédit photo: Sasha Onyshchenko

Casse-Noisette : Le Voyage de Clara | Formule revampée, plaisir renouvelé

La troupe des Grands Ballets refoule enfin les planches de la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts durant le temps des Fêtes, après avoir dû prendre une pause l’année dernière, pandémie oblige. La formule originale présentée est colorée, dynamique et grandiose, bien qu’elle batte parfois un peu de l’aile.

Dans le fond, Casse-Noisette en temps de COVID, ça donne quoi?

Ça donne d’abord et avant tout une version semi-revampée. En effet, les jeunes danseurs de moins de 12 ans ne pouvant pas être vaccinées, la production du spectacle a décidé d’amputer la formule classique, qui avait en son cœur la performance des jeunes. Ainsi, le 1er acte du spectacle – et sa fameuse scène de l’ouverture du cadeau de Clara – se voit remplacé par une nouvelle création du temps des Fêtes. Cette nouvelle création, intitulée Cadeau enchanté, se veut un « conte féérique » basé sur la musique d’Heitor Villa-Lobos.

Cadeau enchanté raconte l’histoire du Professeur Nicholas (ou Professeur Noël, selon le communiqué de presse), qui met en vie différents jouets (dont Arlequin, le Chat botté et Pinocchio) le temps d’une soirée. Dans ce segment, les chorégraphies un peu décousues et le fil narratif assez flou cohabitent avec des interprétations justes et – bien évidemment – des décors et costumes époustouflants.

* Photo par Sasha Onyshchenko.

Crémeux et traditionnel

La seconde partie nous donne droit au confortable et majestueux monde que l’on connait si bien, avec la musique de Tchaïkovski. Les jouets se succèdent devant les yeux de Clara et de son prince, nous offrant des performances toutes aussi fantastiques et originales les unes que les autres. L’ensemble de cette seconde partie semble plus assumé et travaillé, plus grandiose et rodé.

* Photo par Sasha Onyshchenko.

Il reste que même l’histoire de la seconde partie a dû être recadrée afin que le tout soit dynamique, cohérent, concis et rythmé. C’est un choix qui, bien que très judicieux et apprécié, déroute encore de l’impression d’avoir affaire à l’expérience originale, rêve que semble vouloir atteindre la production.

Conséquemment, je vous conseille fortement de lire la description des deux spectacles afin de profiter pleinement des prestations et de l’histoire. J’ai entendu plus d’une personne regretter de ne pas comprendre pleinement les récits qui nous sont présentés, et plus particulièrement Cadeau enchanté. Aucun pamphlet n’est distribué, et il faut donc se référer au site internet des Grands Ballets pour s’informer à ce sujet.

Casse-Noisette demeurera toujours un classique du temps des Fêtes, et ces modifications temporaires ne viendront évidemment pas affecter le patrimoine bâti par la troupe des Grands Ballets dans les dernières décennies. La pandémie nous oblige toujours à revenir à la réalité, et même le monde féérique de Casse-Noisette se doit d’être revu pour s’adapter aux dures conditions. Somme toute, force est d’admettre que la joie de pouvoir voir un aussi beau spectacle en salle transcende facilement la déception de ne pas voir le Casse-Noisette de son enfance.

Saluons donc avec grand enthousiasme le retour des Grands Ballets et de Casse-Noisette!

Casse-Noisette est présenté les 9, 11, 16, 17, 18, 22, 27 décembre à 19h30 et les 11, 12, 18, 19, 22, 23, 26, 27, 28 décembre à 14h00. Des billets sont disponibles sur le site des Grands Ballets.

P.S. : Intéressant de noter que « Le voyage de Clara » peut aussi qualifier l’arrivée prochaine de Clara Luciani aux Francos de Montréal.

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