Muse

Bluesfest d’Ottawa 2017 – Jour 9 | Muse en met plein la vue

Qu’on aime ou pas les derniers albums de Muse, force est d’admettre que le trio britannique est une valeur sûre en terme de qualité de show. Surtout en festival.


Heureusement que c’est le cas, parce que trois de nos festivals majeurs compteront sur Muse en tête d’affiche cet été, soit Osheaga en août, le Festival d’été de Québec en spectacle de clôture ce soir, et le Bluesfest d’Ottawa hier.

C’est donc dire que pour une fois, le Bluesfest avait la primeur sur une tête d’affiche. Et laissez-moi vous dire, gens de Québec, que votre show de clôture terminera les festivités en beauté ce soir !

Le nouveau show de Muse rappelle même aux plus vieux fans — même ceux qui ont décroché après Black Holes and Revelations en 2006 — que le trio est capable d’en mettre plein la vue, et dispose d’un répertoire riche en hymnes rock fédérateurs.

Le groupe a d’ailleurs pris soin de piger assez souvent dans ses vieux albums, avec des titres comme Starlight, Supermassive Black Hole, voire même Stockholm Syndrome et Hysteria qui datent de 2003, et bien sur Time Is Running Out, ainsi que Uprising et Knights of Cydonia au rappel.  On ne remonte malheureusement pas aussi loin que les deux premiers albums (les très bons Showbiz et Origin of Symmetry de 1999 et 2001), mais en terme d’équilibre entre le matériel récent et les classiques que les fans de la première heure appréciaient jadis, c’est assez réussi.

Et juste pour ajouter à la variété, Muse y va même d’une reprise d’un classique de The Cramps, chanson au cours de laquelle on cherchait le chanteur Matthew Bellamy sur scène (on le voyait pourtant sur les écrans, déguisé en Lux Interior, et on entendait bien sa voix reprenant l’air de New Kind of Kick).  C’est comme si on nous avait simplement rejoué ce vidéoclip, avec Christopher Wolstenholme et Dominic Howard qui ajoutaient respectivement la basse et la batterie par-dessus la trame de son, pendant que Bellamy se reposait en coulisse :

D’ailleurs, c’est un Matthew Bellamy en grande forme qu’on retrouve pour cette tournée. Charismatique, expressif, voire dramatique par moments, il engage la foule comme les meilleurs leaders savent le faire, et son jeu de guitare est toujours aussi impressionnant. Le trio s’amuse d’ailleurs à teaser quelques riffs classiques du rock, de Led Zeppelin à Rage Against the Machine en passant par Hendrix, comme pour se faire plaisir, avant de commencer la prochaine chanson. Du coup, on constate les influences de certaines chansons de Muse, qui propose après tout une version moderne et gonflée à bloc du bon vieux rock à riffs.

Comme d’habitude, Muse aime bien innover avec quelques trouvailles plutôt divertissantes sur scène, que ce soit la basse à deux manches, la guitare avec capteur tactile pour créer un autre type de son, ou le pitch shifter à même un commutateur sur la guitare. Matthew Bellamy s’est même doté de lunettes qui diffusent les paroles de Madness pendant qu’il la chante.

Les décors et éclairages sont à la fine pointe, grâce à une série de 11 écrans verticaux qui crée l’effet d’un seul grand écran, mais en créant des effets de profondeur intéressants selon les chansons. Chaque titre est son propre tableau, visuellement. On utilise aussi quelques effets de post-production en direct sur les écrans qui permettent non seulement de voir les musiciens de plus près, mais cela ajoute au rendu visuel du spectacle.

Et comme il se doit, la finale verra à la fois des ballons géants, et une pluie de confettis et de guirlandes de papier, pour semer la fête au parterre.

Un petit extrait :

Disons que ça conclut bien une soirée de festival…

Plus tôt en soirée

Rare apparition d’un groupe québécois franco (pour autant qu’ils puissent être francos), les Dead Obies étaient aussi à la programmation de ce deuxième samedi du Bluesfest, plus tôt en début de soirée. Disons qu’ils ont encore tout un potentiel à exploiter dans la capitale ottavienne. Au début de leur prestation, à 18h30, à peine une quarantaine de fans s’étaient déplacés… Ça replace l’humilité pour un groupe rap qui remplit ses salles sans problème à Montréal, et qui jouait en première partie de Anderson .Paak et Kendrick Lamar une semaine avant au FEQ !

Mais les 6 complices n’ont pas baissé les bras. (Au contraire, ils les ont levés !)  À coup de Game OverJelly, et Where They @, ils ont déniaisé le parterre devant la scène Blacksheep, et rendu à 19h25, la foule avait quadruplé, juste à temps pour se rentrer dedans au son punk de leur classique Tony Hawk !

Ottawa n’est peut-être pas un territoire conquis pour les Dead Obies, mais on sentait bien la réceptivité du public curieux envers notre groupe rap franglais chouchou. Il y a de quoi creuser le Canada anglais, peut-être…

DeadObies-Rbcbluesfest-Ottawa-Sorstuca-2017-2

Parlant de rap et de chouchou, le Bluesfest d’Ottawa a donné une belle opportunité à un rappeur local nommé Night Lovell, qui a saisi l’occasion, comme en témoigne la foule assez impressionnante qu’il a récoltée à 20h devant la scène secondaire. Visiblement, ce jeune homme a fait ses preuves auprès de la jeunesse ottavienne, qui l’accueillait en roi sur la scène décorée d’une devanture d’autobus de la OC Transpo (l’équivalent de la STM à Ottawa).

Nightlovell-Rbcbluesfest-Ottawa-Sorstuca-2017-1

Finalement, le collectif jazz-funk Busty and The Bass se donnait aussi en spectacle sur la scène Blacksheep, juste avant Muse, et le peu qu’on a vu nous a semblé plutôt intéressant pour la belle foule réunie. Un son un peu plus « adulte » que Night Lovell, disons, mais la richesse des arrangements de cuivre et le côté très engageant du « rap light » de leur prestation a visiblement séduit le public.

Bustyandthebass-Rbcbluesfest-Ottawa-Sorstuca-2017-1

Le Bluesfest d’Ottawa se conclut dimanche avec la plus grosse exclusivité du festival : le passage de Tom Petty & The Heartbreakers, quarante ans après la parution du premier album.

 

Grille de chansons (Muse)

  1. Dig Down
  2. Psycho
  3. Interlude
  4. Hysteria
  5. Resistance
  6. Plug In Baby
  7. The 2nd Law: Isolated System
  8. Stockholm Syndrome
  9. Supermassive Black Hole
  10. New Kind of Kick (reprise de The Cramps)
  11. Madness
  12. Dead Inside
  13. Starlight
  14. Time Is Running Out
  15. Mercy

Rappel

Uprising
Knights of Cydonia


* Photo en entête par Mark Horton.Bustyandthebass-Rbcbluesfest-Ottawa-Sorstuca-2017-1

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