crédit photo: Morgane Dambacher
Amyl and the Sniffers

Amyl and the Sniffers au La Tulipe | God save Amy

Le groupe australien de garage rock, pub rock, punk (nommez le comme vous voulez), Amyl and the Sniffers a frappé de plein fouet un La Tulipe à guichet fermé mardi soir. Moshpit, crowdsurf à n’en plus finir, tout était au rendez-vous pour s’éclater. On peut affirmer sans hésitation qu’Amy Taylor, la frontwoman, a honoré l’adulation du Happy Mag, qui l’a décrite en 2019 comme étant « one of the hardest rocking people on the face of the planet ».

Le groupe s’inscrivant dans la lignée du Riot Girl, Scarlett Witches, ainsi qu’Upchuck, un groupe de plus en plus reconnu dans la scène punk d’Atlanta (avec raison!), ont ouvert le bal. Ils ont tous les deux bien réchauffer la foule en attendant la tête d’affiche: les fans s’entassaient déjà sur le parterre en grand nombre pour cette première partie.

Upchuck. Photo par Morgane Dambacher.

* Scarlet Wives. Photo par Morgane Dambacher.

 

Une foule de tous les âges attendait de pied ferme la tête d’affiche. Les musiciens sont montés sur scène d’abord, devant des spectateurs qui sautillaient frénétiquement. Taylor leur a ensuite emboîté le pas sous une avalanche de hurlement et d’encouragement. Ça n’a pris que quelques minutes avant que la foule dégouline de sueur et oublie complètement l’existence de Bryce Wilson (à la batterie), Declan Martens (à la guitare) et Gus Romer (à la basse), malgré tout leur talent. La présence de Taylor est tout simplement captivante: elle est une bête de scène comme on en a rarement vu.

Photo par Morgane Dambacher.

 

Les pièces Guided By AngelsCapitalHertzSnakesNo More Tears, Knifey et Choices ont fait bondir la foule pendant la soirée. Avant cette dernière, Taylor s’est lancée dans un discours engagé sur l’avortement et le pouvoir du choix sur son propre corps, action plus qu’appropriée pour les raisons qu’on connaît. Elle a également pris le temps de souligner la « sombre histoire » de l’Australie, faisant allusion aux traitements réservés aux peuples autochtones.

 

Moments cocasses: quand la frontwoman s’adresse à la foule, il est difficile de comprendre quoi que ce soit (si ce n’est pas sérieux). Son accent doublé à l’effet du micro fait en sorte qu’on n’entend seulement « Fuck…. Fucking…. Fucking Shit », associés à son grand rictus. Seules les oreilles attentives et accoutumées à cet accent sauront comprendre ses interactions. La situation est hilarante: la foule ne sait quand lui répondre.

Bien que la tournée du groupe soulignait la sortie de Comfort To Me, leur album sorti en 2021, la groupe a pris le temps de servir les hits Got You, tiré de leur album homonyme ainsi que I’m Not a Loser, figurant sur le microalbum Big Attraction. La foule, déjantée, connaissait les paroles. Plus d’une vingtaine de personnes s’alternaient pour monter sur scène puis sauter dans la foule pour surfer tout au long du spectacle. Ceux-ci sautaient donc directement dans l’endroit de prédilection pour les moshpit, alors que canettes et verres vides fusaient de partout.

La leader est connue pour son énergie et son agressivité débordantes sur scène. Le tout contraste avec son kit rose fluo (camouflant son habituel bikini triangle), ses cheveux blonds Barbie, coiffés en mullet. Elle est fascinante à regarder… quand on arrive à la voir. La musique du groupe, ainsi que l’énergie de leur spectacle, est violente, ou comme le nomme Taylor « charmingly violent, powerful fun ».

* Photo par Morgane Dambacher.

Grande revendicatrice de moshpit et de « violence consensuelle », elle n’hésite pas à se jeter elle-même dans la foule pour du crowdsurfing. C’est exactement ce qu’elle a fait quelques reprises mardi soir. Son attitude envers la foule est d’ailleurs franchement charmante et raccord au plaisir et à la camaraderie paradoxale que représentent l’énergie retrouvée dans ce type de spectacle. Elle sourit, rigole, serre des mains, tend des verres d’eau aux spectateurs (ou les verses sur leur tête).

L’occasion de voir cette femme en spectacle est à ne pas manquer. Même si l’énergie du centre de la foule peut ne pas être la tasse de thé de toustes, se tenir en retrait et la voir sur scène en vaut la peine. Cette bête de scène est incroyable.

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