Les Breastfeeders

Critique CD: Les Breastfeeders – Dans la gueule des jours

Les Breastfeeders - Dans la gueule des jours Les Breastfeeders Dans la gueule des jours

Les Breastfeeders récidivent avec Dans la gueule des jours, un 3e album rock’n’roll juste assez pop pour capter l’attention et juste assez mordant pour la retenir.

Les Breastfeeders n’ont jamais prétendu réinventer le rock’n’roll, mais ont toujours su s’en approprier les codes, s’amuser avec ceux-ci en ajoutant des touches de rockabilly et de punk, et construire un mélange adéquat de sonorités rétro et modernes.

Les chansons contenues sur ce nouveau disque n’étonnent donc pas : on y retrouve ce même cocktail explosif de guitares abrasives enchaînant les accords majeurs, de rythmes primaires qui commandent sournoisement au cerveau de faire taper le pied, et d’occasionnels solos signés Sunny Duval. Le tout est soutenu par une dynamique à toute épreuve, digne du groupe vétéran que Les Breastfeeders forment désormais.

Un effort collectif

Ce qui étonne davantage, c’est l’impressionnante cohésion des chansons lorsqu’on considère la variété de combinaisons de crédits de composition inscrits au livret.

Le chanteur Luc Brien est à l’origine de tous les textes sauf un, la plupart du temps en collaboration avec Johnny Maldoror, mais Sunny Duval et Suzie McLelove signent (ou cosignent) tous deux quelques musiques. Tout le monde y met du sien, donc.

Même Manteau de froid, apport d’Étienne Charry qui formait jadis le groupe Oui Oui avec Michel Gondry, s’intègre parfaitement à l’ensemble. On ne se douterait pas que ce titre provienne d’une personne extérieure au groupe si le livret ne nous le révélait pas.

Présence accrue de McLelove au micro

Encore une fois, Luc Brien et Suzie McLelove alternent au micro, même si cette dernière semble plus présente qu’à l’habitude, principalement sur les titres plus modérés (la valse Betty Lou, la courte et délicate Si je retiens la nuit et Manteau de froid).

Les titres chantés par Brien sont les plus étourdissants, comme l’excellent Mes Lunettes noires qui rappellent The Hives, Danser sur ma tombe et Le soleil se meurt à l’ouest.

Lorsqu’on s’y attarde, les textes proposent une profondeur insoupçonnée, ce qui ajoute une autre couche d’intérêt au disque.

Mais soyons bien francs : c’est avec le volume au tapis que les disques des Breastfeeders montrent le mieux leurs principaux atouts… ou sur scène !

 

* Les Breastfeeders lanceront Dans la gueule des jours ce soir au cabaret La Tulipe, dans le cadre d’un concert-lancement. Ne manquez pas notre reportage vidéo (avec une entrevue avec le groupe) sur Sorstu.tv!

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